"Comment succéder au sacro saint Painkiller ? Comment relever la tête après le départ de l'icône même du metal ? Deux questions qui mettront sept ans à trouver des réponses.

Ripper Owens remplace donc Halford au chant, et là, l'effarement est de rigueur ! Certes, sa voix est moins mélodieuse, il monte aussi moins haut dans les aigus, mais quel registre !!! Plus étendu que celui de son Maitre à penser, à mes yeux.

Les compos étant déjà enregistrées lors de son arrivée, ce Jugulator est donc en fait un Painkiller en dix fois plus puissant, lourd de chez lourd, parfois même lourdingue, avouons-le. Les mélodies se cachent au profit de la double pédale et de nappes de riffs à profusion. Priest met de côté le bon vieux heavy des familles et nous propose un power metal d'actualité (à l'époque).

"Blood Stained", "Death Row" et "Decapited" sont les premiers morceaux marquants de l'album : un torpillage made in Hamer, appuyé par ce chant hargneux. Amis thrasheux, le Priest vous susurre ces mots doux. "Burn In Hell" s'offre à nous, avec sa montée en puissance lente et malsaine. D'ores et déjà un classique de groupe. "Bullet Train", aux choeurs guerriers, et, nouveauté, aux sons technoides, reste assurémment une des meilleures réussites de Jugulator : le plus représentatif du Priest nouvelle cuvée 97. "Cathedral Spires", titre relativement atypique, dévoile une nouvelle facette du groupe : la grandiloquence. Assez long (9,17 min.), comparé au répertoire habituel, mélodique, alternant ballade sirupeuse et heavy survitaminé, ce dernier morceau est d'une beauté flagrante. "Jugulator", le titre éponyme, et "Abductors", quant-à-eux, n'ont rien à foutre sur cet album :-)

Un Priest revigoré, boosté par ce Ripper Owens, beaucoup moins magique que par le passé (Painkiller étant le summum), mais proposant un répertoire frais, de qualité, et quelle qualité !!!"