"Among The Living" est un disque qui aura marqué son époque. ANTHRAX y gagnait ses lettres de noblesse et sécurisait pleinement sa place dans le Big Four du Thrash US. Il en offrait une variante intéressante, inspirée du Hardcore New Yorkais, leurs racines musicales, tout en apportant une forte dose de bonne humeur. Parce que oui, ANTHRAX aime la déconne, laisse de la place à l’humour et ne se la joue pas chantre de la violence crasse, du satanisme plus ou moins convaincu ou de l’antimilitarisme chevronné. En plus ils ont un kiffe avec Stephen King.

Mais New York était également à cette époque la capitale du comics. DC et Marvel y avaient leurs bureaux et chaque semaine sortaient les aventures de "Batman", "Superman", ou des autochtones que sont "Spider-Man" ou "Daredevil", pour ne citer qu’eux. Aussi, en fan qui se respecte, Scott Ian va puiser… chez l’éditeur britannique 2000 AD et son personnage phare "Judge Dredd" pour "I Am The Law". La chanson retranscrit parfaitement l’esprit frappadingue de la bande dessinée (comme quoi, si on avait laissé Scott écrire les films, ces derniers auraient été mieux).

Mais bon, on ne peut pas résumer "Among The Living" à ce titre tant il en contient qui sont devenus depuis des classiques, à l’image de son morceau-titre, "Caught In A Mosh", "Efilnikufesin" ou encore "Indians", qui reste encore aujourd’hui un des moments les plus attendus en live. C’est également le disque sur lequel Joey Belladonna se montre le plus convaincant, bien aidé il est vrai par des chœurs très typés NYHC qui fonctionnent à merveille. Bon, en revanche, les soli de Dan Spitz restent toujours très discutables, mais heureusement, ces derniers demeurent concis.

Puis encore une fois, on ne peut pas passer à côté du travail fournit par la section rythmique, tout simplement immense (et très certainement l’une des plus efficaces du monde Thrash) tandis que Scott Ian est une bête du riff. Il sait prendre son temps, développer des introductions qui se laissent atomiser par la suite. Pas forcément le roi de la vitesse, mais ici, il parvient à se renouveler continuellement et se montre impérial, pour ne pas dire anthologique.

"Among The Living", c’est le pinacle d’ANTHRAX de l’ère Belladonna. Ils ne feront pas mieux avec lui. De toute manière, dans leur style finalement assez personnel, il était clair qu’il allait être difficile de revenir à ce niveau tant ils avaient passé la barre haute. Et l’idée de revenir le plus rapidement possible en studio a finalement été la pire idée qu’ils aient eu, comme en témoignera "State Of Euphoria".