L'année 1989 marque un énorme tournant dans la carrière de WASP. Il faut dire que la qualité de ses albums studios va decrescendo. Non pas que "Inside The Electric Circus" soit mauvais mais si on le compare à ses deux prédécesseurs il est qualitativement moins bon. Exit donc les thématiques à fortes connotations sexuelles, les tenues "glam" et la musique plus légère.
WASP va se détacher de ses concurrents directs, RATT, MÖTLEY CRÜE, CINDERELLA… et va inclure des thématiques plus sérieuses, plus politiques à l'image de ce furieux "The Neutron Bomber" et sa tirade anti Reagan ou le magnifique morceau titre.
Il faut quand même rappeler que nous sommes toujours en période de guerre froide même si les relations américano-russes sont moins tendues.
WASP a donc muri, évolué mais se veut beaucoup plus rageur. Les morceaux se veulent plus alambiqués, moins directs, structurés de manière plus progressives.
A ce titre le morceau d'ouverture "The Heretic (The Lost Child)" en deux parties est tout bonnement incroyable et est encore à ce jour mon morceau préféré du groupe. Les morceaux se veulent plus long "Thunderhead" et sa montée toute en puissance, "The Headless Children" et son break magnifique.
Les solis de Chris Holmes, au sommet de son art, sont tout bonnement géniaux.
Et quand WASP se veut plus léger, cela donne des uppercuts comme "Mean Man" ou "Rebels in The FDJ".
Il n'y a absolument rien à jeter sur cet album. Blackie chante mieux que jamais comme en témoigne la magnifique power ballade "Forever Free" et son final sublimé par l'orgue de Ken Hensley.
Même lorsque WASP s'attaque au répertoire des WHO, que Blackie vénère au plus haut point, il en ressort une version survitaminée de "The Real Me" boostée par Frankie Banali et double grosse caisse.

En cette année 1989, WASP, porté par un line-up de folie nous offre un album tout bonnement indispensable, que n'importe quel fan de Metal au sens large du terme se doit de posséder.
J'ose même ajouter (ô sacrilège) que je préfère cet album au "Crimson Idol" (également un chef d'œuvre) qui sortira trois ans plus tard car il possède une rage, une fougue que ne possède pas son successeur.
Un must, ni plus, ni moins.