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- Style : Elvenking

TUATHA DE DANANN - Trova Di Danú (2005)
Par JULIEN le 21 Mars 2005          Consultée 18136 fois

La douceur d’un matin s’élève sur l'étendue verdoyante irlandaise, gratifiant l’orée d’une forêt mystérieuse des doux baisers de la rosée miroitante où aiment à badiner les premiers rayons espiègles du soleil... et la mélodie sémillante d’une flûte virevoltante d’accueillir la respiration de l’univers, vite rejoint par le concert des Lutins de Rodrigo Berne et Giovanni Gomes, armés des manches tendus de six ou quatre cordes... bougons, les nains bousculent fleurs et champignons pour mieux s'emparer des baguettes piquées dans la terre des contes celtiques, répondant à l’appel de Rodrigo Abreu, grand maître ès percussions... et le martèlement joyeux de la danse de rebondir avec fougue sur les peaux enveloppant les troncs d’arbres morts, ravivés par cet office musical... en attendant l’arrivée du roi des Elfes, Bruno Maia, chef d’orchestre des magiciens brésiliens de TUATHA DE DANANN, exilés en terre d’Irlande !

De fait, bien qu’ayant émergé du sol sud-américain, les artistes de TUATHA DE DANANN sont des exilés spirituels, tout entier dévoués au culte de la déesse Danú... ils ont choisi de porter à la connaissance du monde le chant de cette tribu ancienne, porteuse des milles secrets de la magie et des sciences de la nature, qui font ses délices et sa contribution à l’ordre mystique du monde. Et le répertoire mélodique qu’ils déposent sur leurs partitions se drape du parfum inimitable de la tradition celtique, pétrie de contes et légendes : le cresson du Folk gambade sur un lit d’instruments traditionnels, et vient humecter ses lèvres joyeuses à la source d’une eau rafraîchissante, riche du flot des claviers vintages et autres orgues chenus... tandis que le plus ténu des brins d’herbe s'amuse d'un vent taquin, agité par les flûtes des elfes.

Sautillant sur le doux tapis d’une nature à l’écho du chant merveilleux de l’Irlande, Rodrigo Berne et Bruno Maia, forts de leurs escouades de six cordes et autres mandolines, tricotent les vêtements légers d’une tunique acoustique, offrant mille arabesques à la voix d’Isabella Tavarez (le riche acoustique "Trova Di Danú" et ses cordes), dialoguant ici et là avec les œillades insistantes de la cornemuse ("De Danann's Voice")... quand la flûte ne vient pas s'enquérir de la fête, célébrant ici la fougue d’une jeunesse pétulante (l’irrésistible sourire béat d’un "Land Of Youth (Tir Nan Og)" agrémenté de claviers à la saveur d’antan, le bain instrumental et enthousiaste de "The Oghma's Wheel"), agitant là quelques nuages assombrissant le ciel ("Trova Di Danú")... un dais céleste qui se débarrasse, le plus souvent, de toute trace grisâtre pour mieux embrasser la plénitude d’une couverture bleutée bienveillante, apaisante pour tout dire (l'envoûtant "Spellboundance")... quand bien même la vigueur des sorts électriques maniés par les mains expertes de Rodrigo, Bruno et Giovanni Gomes ne laisse planer aucune incertitude quant à l’ancrage métallique de la horde musicale (un prenant "Lover Of The QUEEN", puissant et des plus épiques, l'ardeur d'un "The Land's Revenge" bondissant parfois avec rudesse sur fond de flûte charmeuse). Une puissance expressive qu’un Rodrigo Abreu, cogneur vivace, ne laisse jamais s’épuiser sous la pluie majestueuse du Folk et des ondées acoustiques, déversées par ces enfants de Danú tatoués au soleil de L’Irlande.

Oui, il serait bien hasardeux d’offusquer toute la palette musicale empoignée par nos fiers brésiliens, pour n’en retenir que la gouache rebondie d’une verve souriante : si le Folk, la savoureuse symphonie des forêts bruissantes de magie, et les vaguelettes d’un cours d’eau épousant les façons de la flûte et des guitares, sont autant de petits miracles jaillissant sur ces reliefs ondoyant, les TUATHA DE DANANN – à la manière de leurs compères ibériques de MAGO DE OZ - rapatrient dans ce monde un certain art consommé de la vaillance métallique, les quatre et six cordes se chargeant d'énergie à la source de quelque orage, qu’il demeure conciliant et passager (l'imparable et entraînant "Believe : It's True !", l'hymne "Bella Natura"...), ou fasse davantage résonner le tumulte (un très speed et quasi hostile "The Arrival" au solo néo-classique, les attributs complexes et plus graves du quasi progressif "The Wheel" qui clôt le voyage)... et Bruno Maia d’autoriser ses camarades Rodrigo et Giovanni à s’adonner à l’une ou l’autre incartade vocale : grondements aux sourcils froncés (les prises de pouvoir éructées façon GRAVE DIGGER sur "Believe : It's True !"), raclements de gorge aux accointances ténébreuses ("The Wheel") et autres gargarismes gutturaux ("The Arrival"), sans oublier des chœurs bousculés d’une amusante agressivité ("Bella Natura")... tous se mêlant à la beauté de cette voix élégante et lyrique, propriété de Bruno...

Et ainsi, crénelé d'une agréable variété d’humeurs, sautant toujours avec justesse et retenue depuis une mare opacifiée par quelques végétaux à la sève noircie, jusqu’aux flaques joyeuses rendues de jovialité, TUATHA DE DANANN nous offre un merveilleux périple, des plus dépaysant... dont j'émerge enivré de tant d’images que je ne saurais chercher à me les remémorer ! L’envie qui me saisit alors n’est pas celle d’un effort de l’esprit... mais bien la soif d’un abandon réitéré au sortilège entonné par ces brésiliens maîtres de leur art Folk Metal, subtilement progressif, et flatté d'une maturité nettement accrue. Alors certes, on pourra se rappeler avoir trébuché sur une racine plus coriace, regretté une ligne vocale manquant d’allant, ou souffert une rythmique percée d’une infime déception... mais le tableau peint avec passion par les enfants de Danú possède tant de vertus oniriques, s’émoustille d’une telle magie, se fait si convaincant dans son invitation à rejoindre la danse du peuple des traditions celtes... que je ne rechigne jamais à franchir de nouveau l’arche ouvragée gardant l’entrée de ce monde aux mille secrets, superbement mis en valeur par un équilibre instrumental remarquable et une présentation sonore impeccable et soignée... Aussi ne tient-il qu’à vous d’y goûter... et d'y succomber ?

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Par VOLTHORD




 
   JULIEN

 
   DARK BEAGLE

 
   (2 chroniques)



- Bruno Maia (chant, guitare, mandoline, flûte, chœurs)
- Rodrigo Berne (guitare, hurlements)
- Giovanni Gomes (basse, hurlements)
- Rodrigo Abreu (batterie, percussions)
- Isabella Tavarez (chant féminin)


1. Bella Natura
2. Lover Of The Queen
3. Land Of Youth (tir Nan Og)
4. De Danann's Voice
5. The Land's Revenge
6. Spellboundance
7. Believe : It's True !
8. The Arrival
9. The Oghma's Rheel
10. Trova Di Danú
11. The Wheel



             



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