Découvrir et chroniquer un nouvel album de METALLICA est toujours un petit événement en soi. On parle quand-même d'un, si ce n'est du plus grand groupe de Metal de tous les temps. Plus de quarante années de présence, des pierres angulaires de notre style préféré.

À titre personnel, l'âge d'or de METALLICA se situe entre 1984 et 1988 et ses trois albums que je considère comme absolument phénoménaux. "Ride The Lightning", "Master..." et "And Justice...". Le "Kill 'Em All" est en quelque sorte un coup d'essai, réussi au demeurant, mais ne révélant pas encore tout à fait l’incroyable potentiel du groupe.
Quant au "Black Album" et bien qu'il soit le plus grand succès commercial de METALLICA, je le trouve trop éloigné de ce qu'était le groupe même si musicalement parlant on ne peut pas lui reprocher grand chose. Mais que peut-on espérer en 2023 d'un groupe comme METALLICA, qui avouons-le peine à retrouver son aura d'antan ?

Questions/Réponses.

Est ce que ce "72 Seasons" est bon ?
Non, le qualifier de bon serait complétement galvaudé et serait presque injurieux envers les albums cités plus haut.

Est-ce que ce "72 Seasons" est mauvais ?
Non, ce n'est pas spécialement mauvais. C'est même dans la droite lignée de ce que METALLICA nous sert depuis quinze ans.

Mais qu'est-ce qui ne va pas avec "72 Seasons" ?
Bah déjà la longueur pardi !!! 77 minutes pour douze morceaux. Aussi long que "Hardwired...".
Alors oui METALLICA a toujours composé des morceaux longs tout au long de sa carrière, mais ils étaient inspirés. "Fade To Black", "Master..." en sont les meilleurs exemples.
Certains morceaux comme "Inamorata", "72 Seasons", "You Must Burn!" auraient gagné à être raccourcis.

Pourtant j'y croyais à l'écoute du premier single "Lux Aeterna", qui déboulait sans crier gare avec son riff tout droit sorti de "Kill 'Em All".
C'était un pur "In your face" qui voyait Lars tâter de la
double pédale comme rarement ces dernières années. Même le "Screaming Suicide" envoie plutôt bien mais au final c'est l'arbre qui cache la forêt et dès le troisième single "If Darkness Had A Son", malgré une entrée en matière tonique, METALLICA retombe dans ses travers, trop long, trop poussif. Ajoutez à cela une batterie ultra répétitive (à croire que Lars n'a qu'une caisse claire), des solos qui se ressemblent tous (Wah Wah Kirk) et au final vous finissez par avoir du mal à aller au bout de ses 77 minutes.

Peut-être sommes-nous sévères avec METALLICA, et quand je lis certaines chroniques dithyrambiques sur d'autres sites, il se peut même que chez NIME nous souffrions d'un manque de sensibilité par rapport à ce que propose METALLICA ces dernières années ?
Peut-être sommes nous de vieux aigris qui au lieu de dire que c'était mieux avant devraient se réjouir qu'un groupe tel que METALLICA continue de composer et sortir de nouveaux albums ?

Et vous auriez bien raison de le penser.
Mais pour moi, et pour beaucoup de gens, METALLICA, comme IRON MAIDEN, sont des groupes qui ne proposent plus rien de transcendant sur albums depuis des lustres mais qui sur scène nous mettent encore d'énormes claques. Et, soyons honnêtes, quand nous allons les voir en concert (pour la modique somme de 304€ en Snake Pit) nous y allons avant tout pour entendre leurs classiques.
Un album ni bon, ni mauvais.
Note réelle : 2,5/5.