Ce premier album de SKID ROW file toujours autant la patate. C’est un fait. Un peu comme si les années qui passent n’avaient pas prises sur lui. Et pourtant, il porte le poids de son époque sur ses épaules, on sait immédiatement en l’écoutant à quelle décennie il appartient, à quelle scène il fait référence et comment ça devait être bon de le découvrir au moment de sa sortie tant il semble toujours aussi frais, sans la moindre trace de moisissure.

Bien sûr, on peut légitimement m’objecter que pour aimer ce disque, il faut le connaître depuis longtemps, très longtemps, ce qui ferait de quelques membres de l’équipe ainsi que moi-même des vieux nostalgiques indécrottables. Ce à quoi je répondrai simplement : et alors ? Pourquoi bouder son plaisir quand la musique est bonne, comme dirait JJ ?

Il y a dans ce disque éponyme une fougue que l’on doit à la jeunesse des musiciens et surtout à celle de Sebastian Bach, frontman génial, capable de dépoter quand les situations l’exigent (ça, on le saura plus tard), menant vaillamment la barque, toujours juste même quand il crie et d’une remarquable présence sur les ballades.

Parlons-en des ballades. On dit souvent que c’est une des grandes spécialités des groupes de Metal. Genre ces grosses brutes ont un cœur qui ne demande qu’à fondre d’amour et/ou à cause d’une rupture. Ben euh… ouais, là, ça marche bien, même si toutes les paroles ne tournent pas autour de ça. En point d’orgue, il y a ce magnifique "18 And Life", qui fonctionne toujours aussi bien, malgré le temps qui passe.

Puis il y a ces hymnes directs, comme "Youth Gone Wild", qui aura marqué les esprits avec son clip tournant en heavy rotation sur MTV à l’époque, ou encore "Big Guns", ouverture idéale d’un disque qui semble constamment entre le Hard FM et quelque chose de plus dur. Et si tout n’est pas parfait, si certains titres se veulent un peu plus anecdotiques que le reste, on tient quand même là un très bon album, qui mérite encore aujourd’hui que l’on s’arrête dessus.