En premier lieu, fait inhabituel, ce qui m’a attiré c’est le nom du producteur : Gary Holt. A partir de là, je focalise directement sur la musique référentielle qu’est EXODUS et me rends compte, une fois à la maison, de ce que je viens d’acheter à l’instant… sans savoir ce que c’était !

Dans l’mille ! Évidement que c’est du Thrash, qui plus est fait à l’ancienne et ressemblant méchamment à « son papa ». Ce qui n’est pas pour déplaire DANS UN PREMIER TEMPS. Ensuite, nous sommes rapidement en quête d’originalité et nous finissons par en trouver fort heureusement.

Agression sonore et vocalise écorchée à la Mille Petrozza (KREATOR) et parfois allant jusqu'à certaines résonances death tels que celles de Chuck Schuldiner (DEATH), le groupe écrase littéralement tout sur son passage avec des sonorités modernes sur des compositions qui sont bloquées sur nos plus belles années thrashisantes. Beaucoup de soli de qualité répartis sur le jeu des deux guitaristes ainsi que quelques passages heavy mais dans l’ensemble, "Waking Into Nightmares" ronronne comme si la Bay Area n’avait pas changée depuis ses premières découvertes de monstres sacrés en devenir qu’étaient METALLICA, TESTAMENT, MEGADETH, etc.…

Alors, quoi de neuf, doc ?

Le son d’abord. WARBRINGER a réussi une prouesse qui mélange l’ancien et le nouveau. Comment dire ? L’album aurait pu être écrit y a des années d’ici. Mais, en même temps, nous avons encore et toujours la sensation de modernité dans l’exécution des titres. J’irais jusqu’à dire que c’est peut-être parce que nous distinguons CLAIREMENT la double pédale et donc, que c’est là que s'est enfui la modernité. Ensuite, faut voir la qualité des compositions. Les enchaînement sont fort nombreux et, à l’instar du style, les transitions passent comme une lettre à la poste.

Bon, évidemment, cet album s’adresse surtout pour les convertis au Thrash classique des débuts. Pour vraiment l’apprécier et rentrer à fond dans l’album, plusieurs écoutes s’avèrent nécessaires. Alors, je vous dirai que WARBRINGER a déjà réussi à parvenir jusqu’à nous grâce à son travail et que nous devrions surveiller leur évolution car il se pourrait très bien qu’un renouveau - relatif bien sûr ! - Thrash soit sur le point de sortir de terre tel une main « squelettiquement sale » mais qui, à y bien regarder, a appartenu à une jolie fée qui pourrait retâter de sa baguette magique pour nous emmener dans le passé afin d’innover… Paradoxal, n’est-ce-pas ?!

Ils sont jeunes, comprennent le passé et savent le restituer. Le tempo varie tout au long de l’album et jamais, après avoir ingurgité convenablement ce "Waking Into Nightmares" (deuxième offrande du groupe américain), nous n’avons l’impression de nous ennuyer à son écoute.

Enfin, sachez que cet album est le digne successeur - et à mon avis supérieur - du déjà qualitatif "War Without End" sorti un an à peine avant celui que vous venez de découvrir dans cette chronique !