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DREAM THEATER - Octavarium (2005)
Par WILD THING le 4 Juillet 2005          Consultée 22211 fois

Après la fin de la tournée Train Of Thought World Tour, les Dream Theater s’étaient proposés de s’offrir une année sabbatique pour 2005. Cette décision semblait finalement assez normale, le groupe enchaînant tournées et enregistrements depuis la sortie de Six Degrees Of Inner Turbulence en 2002. Pourtant, à peine la tournée Train Of Thought terminée, le groupe débute l’enregistrement de son huitième album dès le 1er novembre 2004 dans le renommé studio Hit Factory à New York, studio ayant accueilli plusieurs stars des charts comme John Lennon, Michael Jackson, REM, Bruce Springsteen, U2, Madonna, Britney Spears, Mariah Carey… Dream Theater aura d’ailleurs été le dernier groupe à enregistrer dans ce mythique studio puisqu’il ferma définitivement le 25 février, lors de l'ultime session d’enregistrement d’Octavarium.

Avec Six Degrees Of Inner Turbulence, on comprenait que DT aimait bien jouer avec les chiffres. Six chansons dans SDOIT, sept dans Train Of Thought et bien évidemment huit dans ce huitième album, mystérieusement intitulé Octavarium.
Dans la pochette, le chiffre en question est plus présent que jamais dans la pochette : que ça soit avec les huit boules, les huit tentacules d’une pieuvre, les octaves de fa à fa ou encore les octogones. Pour l’anecdote, l’album devait au départ s’appeler Octave, mais cela ressemblait trop à Octane des Spock’s Beard. C’est finalement John Petrucci qui proposa Octavarium comme titre à l’album.

Après un excellent Train Of Thought qui avait cependant déçus certains fans à cause de son aspect metal très prononcé et une tournées aux Etats-Unis avec le légendaire Yes, bon nombre s’attendaient à ce que DT revienne à un son plus progressif. Est-ce le cas ? Oui, mais pas complètement. Octavarium est en fait un album très hétérogène dans lequel se mélangent des chansons rock, des ballades, et d’autres titres bien metal. Le tout avec la savoureuse sauce Prog’ de DT. Le point culminant de cet album étant bien entendu le long titre éponyme de 25 minutes que Mike Portnoy n’hésite pas à qualifier de meilleure composition de DT.

L’album débute sur un Fa très grave, toute dernière note de la chanson « In The Name Of God », qui clôturait TOT (voilà pourquoi nous voyons sur la pochette des touches de clavier allant de fa à fa) puis enchaîne sur une intro claviers/batterie qui semble fort prometteuse pour la suite de l’album, avant de démarrer le groovy « The Root Of All Evil ». C’est péchu, le refrain est sympathique, mais… sans plus. Inhabituel de penser ça de DT, surtout de la première chanson. Il s’agit en tout cas d’une suite quelque peu décevante voire indigne de « The Glass Prison » et « This Dying Soul » (dont les textes, de Mike portnoy, sont dédiés à un certain Bill W., créateur des Alcooliques Anonymes).
Et cette impression de rester sur sa faim, de satisfaction non totale, se maintiendra quasiment tout le long de l’album.

La ballade « The Answer Lies Within » pourrait plaire grâce à sa ligne mélodique agréable à entendre, à la présence d’un quatuor à cordes, mais le sentiment de déjà-vu donné par les paroles, ainsi qu’une fin quelque peu « sèche » viennent gâcher le plaisir. L’autre ballade, « I Walk Beside You », est dans une branche hard FM qui n’est pas sans rappeler l’album Falling Into Infinity. C’est la plus courte chanson du disque (4 :29) et aurait sans doute à gagner à passer sur les ondes pour conquérir les fans de la musique pop de U2. Pour se rendre plus accessible, DT n’a d’ailleurs pas hésité à adopter un son proche du néo metal pratiqué par P.O.D. ou Linkin Park avec le titre « These Walls ». Mais il s’agit bel et bien d’un néo « accessible » et sans véritable prise de risque, car ici point de scratch ou de voix rap comme on avait pu en avoir sur les deux précédents albums avec « The Glass Prison », « This Dying Soul » ou encore le magistral « Honor Thy Father ».

« Sacrified Sons », dans une branche un peu plus progressive, déçoit quant à elle de par l’impression de déjà entendu. Comme on pouvait s’y attendre vu que les thèmes abordés sont extrêmement liés, la forme de ce titre rappelle un peu trop « In The Name Of God ». Ca s’écoute avec plaisir, ça va cartonner en live grâce à ce fameuse mixture de metal épique et de prog, mais l’effet surprise semble s’être un peu éteint ce qui est dommage venant d'un groupe dont l'originalité est un atout majeur.

Mais Dream Theater, même avec un album peut-être fait un peu à la va-vite, sait toujours réserver des surprises, et pas des moindres !

Ecoutez-moi ce « Panick Attack ». Oh que oui, DT veut rester moderne, et on le comprend tout de suite lorsque, après la courte intro de basse de Myung, Petrucci et Portnoy attaquent à la manière de System Of A Down ! La puissance du son heavy et la liberté maîtrisée des musiciens font de « Panick Attack » un digne représentant du métal prog. Très certainement le meilleur titre d’Octavarium, et à ranger aux côtés des (nombreux) classiques du groupe.
On savait aussi que ces derniers temps, Mike Portnoy, était particulièrement admiratif du groupe Muse. Pensait-on vraiment que cela influencerait DT ? En tout cas sûrement pas à ce point là. Le nombre de similitudes avec Muse dans « Never Enough » est pour le moins troublant, surtout au niveau de la voix de James qui s’amuse à chanter réellement à la Bellamy et au synthé (déjà très présent sur ce disque) plus que proche du style Muse ! Plagiat ? C’est ce qu’on pourrait croire aux premières écoutes ; mais non, la personnalité de DT reste là. Portnoy a probablement voulu troubler les fans aussi bien au niveau musical que textuel, puisqu’il reproche dans "Never Enough" ("jamais assez") directement aux fans de DT de ne jamais être content, de ne pas savoir apprécier à quel point il s’est donné pour que DT soit proche de ses fans… Troublante oui, c’est sans doute le meilleur adjectif pour qualifier cette chanson.

L'autre pièce à retenir de cet album est bien évidemment la huitième, "Octavarium".« Octavarium » est un morceau découpé en cinq parties. Les deux premières, « Someone Like Him » et « Medicate (Awakening) » sont très calmes et lentes, dans un registre assez Pink Floydien finalement. Le seul vrai problème de cette pièce réside dans ce début qui contient un peu trop de longueurs. Mais cela est vite oublié dès la douzième minute.
A ce moment, le rythme s’accélère pour laisser place à « Full Circle » dont les paroles sont bourrées de clins d’œil aux classiques du rock (Beatles, Doors, Who…). Arrive ensuite un break instrumental laissant place à un mini solo de basse puis à des délires à la Zappa. L’avant dernière partie, « Intervals », est la plus sombre du morceau. James LaBrie parle, de plus en plus fort, sa voix se transforme peu à peu, et se met ensuite à crier « Trapped Inside This Octavarium », vraiment impressionnant ! La fin, avec « Razor’s Edge », est un peu moins « dark » et laisse un plus de place à l’orchestre.
Sans ce début un peu longuet, nul doute qu’ « Octavarium » aurait été une œuvre parfaite.


Bilan de l’album : Octavarium est un disque très hétérogène. La magie de DT est toujours là, preuve en est avec « Panick Attack », « Octavarium » et même la plus déroutante « Never Enough ». Mais, sur les autres titres, bien qu’ils soient loin d’être ratés, elle n’a pas opéré comme à l’accoutumée. Sans doute ont-ils voulu, comme lors de Falling Into Infinity, mélanger des pièces prog à d’autres plus faciles d’accès, mais ce mélange a parfois comme un goût amer.
Reste à savoir maintenant ce que donnera le prochain album qui risque fort de ne pas être signé chez Warner…

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Par THE MARGINAL




 
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   (2 chroniques)



- James Labrie (voix)
- John Petrucci (guitare)
- John Myung (basse)
- Jordan Rudess (claviers)
- Mike Portnoy (batterie, percussions)


1. The Root Of All Evil
2. The Answer Lies Within
3. These Walls
4. I Walk Beside You
5. Panic Attack
6. Never Enough
7. Sacrificed Sons
8. Octavarium



             



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