"Something Wild" était arrivé comme une sorte de bombe dans le monde du Metal, dont les éclats avaient réussi à apporter un souffle de renouveau par son "Black Heavy Mélodique" exercé par des musiciens aussi jeunes que virtuoses. Un groupe qui s'était imposé de lui-même par une technique aussi originale que virulente. Et surtout les sept compos de son premier opus possédaient la capacité de fédérer, le don de retenir des fans de tous les horizons opposés du Metal (aussi bien adeptes forcenés de l'extrême que des défenseurs du Power Metal).

Dès lors le grand espoir fondé en ce groupe était confronté à l'audition du second album du quintet. En conséquence de quoi l'accouchement de "Hatebreeder" fut difficile pour ses membres encore si jeunes mais déjà si matures par leur soif d'expérience. Le stress, la frustration, le sacrifice furent les éléments incontournables de la réalisation d'un album qui devait faire encore toutes ses preuves malgré la réussite sans complexe d'un premier opus. Car le groupe existe depuis 1993 et comporte dès lors son lot de galères (par lequel tout combo normalement anti-commercial et jouant sa musique sans concession avec sincérité est obligé de surpasser pour s'imposer) et les six années de dur labeur permettent ainsi d'aboutir à la naissance de ce fameux "Hatebreeder".

Guère plus long que son prédécesseur, il comporte néanmoins deux chansons supplémentaires. L'attente fondée sur ce deuxième album est rapidement récompensée. Car si les compositions n'atteignent plus les six minutes (opus en ce sens plus compact et agressif), les jeux de guitare sont toujours aussi aériens et subtils (dont l'interprétation n'est plus sujette à une quelconque critique) et sont soutenus par un clavier toujours aussi indispensable. D'ailleurs sur ce point, on pourra remarquer qu'il y a plus de duos harmonisés entre les deux types d'instruments. La rythmique, imposée par la batterie et la basse, digne du Metal Extrême, se fond avec la voix d'Alexi qui impose son timbre unique.

Toutes ces techniques de virtuose se mélangent dans une sorte de fluidité où il est définitivement difficile d'étiqueter la musique exercée par CHILDREN OF BODOM et où les mélanges de style sont la marque de fabrique du combo. La grandiose compo "Children Of Bodom" est sans hasard aucun le meilleur exemple de cette dernière affirmation découverte lors de l'écoute de "Something Wild". Même si on constate l'intégration du frontman Alexi Laiho au sein d'IMPALED NAZARENE, de ses talents de compositeur au sein de SINERGY, tout cela ne diminue en rien tout le bien que l'on pense de CHILDREN OF BODOM et de son Heavy Metal Extrême que l'on espère voir évoluer vers des compositions plus longues (on peut toujours rêver compte tenu de l'envergure du quintet). Alexi racontant lui-même à la presse qu'il souhaite devenir meilleur musicien, qu'il passe tout son temps avec une guitare entre les mains et que c'est la seule chose qui le motive dans la vie.

En conséquence on se fait fort de pouvoir soutenir ce groupe alliant agressivité, fluidité, technicité, virtuosité et l'on peut prétendre à en devenir des fans prématurés entièrement dévoués après ce début de carrière plus qu'exemplaire.

Note réelle: 4,5/5.