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MANOWAR - Into Glory Ride (1983)
Par FREDIAN le 8 Décembre 2024          Consultée 235 fois

"Into Glory Ride" est un album plus important qu'il n'y parait dans l'histoire de MANOWAR. C'est un manifeste. Le choix des mots ce n'est pas anodin. Les hommes de guerre ont fait claironner leurs hymnes. Et qu'importe l'anonymat domestique et la défection d'EMI quand on a la conviction. Dans la gloire nous chevauch(er)ons. C'est dit. C'est écrit. Ce sera manifeste. Le choc des photos c'est voulu et assumé. C'est d'ailleurs dans ces tenues de guerriers vêtus de peaux de bêtes qu'ils se produisaient sur scène à l'époque. C'est aussi ce contrat signé avec Megaforce (METALLICA, ANTHRAX) de leur propre sang, qui fit la couverture de Kerrang!. Ridicule ? Absurde ? Over the top ? Oui. Mais c'est à replacer dans le contexte d'une Amérique Reaganienne qui allait plébisciter et "imposer" à l'international les (ses) self-made bodybuilded heroes. Une vision manichéenne et égo/auto-centrée du monde qui a historiquement une résonance forte over the land of the free and the home of the brave, nous venons d'en avoir une nouvelle démonstration récemment. Ce contexte est une clé déterminante pour appréhender ce que veut être MANOWAR. "Into Glory Ride", c'est leur profession de foi en somme.

Tout ce folklore serait resté anecdotique si le groupe n'avait joint le fond à la forme. Si "Battle Hymns" avait esquissé les prémices du style MANOWAR, "Into Glory Ride" va en établir la formule (qui sera affinée sur les opus suivants). On garde un pied dans le Hard'n'roll fun/beauf (à vous de voir) avec l'opener (le ratage de l'album) et on bascule corps et âme dans un Metal épique ici pachydermique et mélodique ("Secret Of Steel"), quasi Doom ("Hatred"), qui prend son temps pour installer ses atmosphères ("March For Revenge"), qui joue sur la répétition ("Revelation") et qui met en avant la voix d'Eric Adams faisant de ses screams des vocalises guerrières ("Gates Of Valhalla"). Même "Gloves Of Metal", le titre à la gloire du Metal way of life, véhicule un caractère épique avec son tempo lent, cette frappe lourde et ce chant bombastic. Epic Doom Metal avant même que les us (et coutumes) de la chandeleur suédoise n'y apposent leur greffe. Le tout forme un bloc homogène (les descriptifs précédents et exemples associés sont globalement interchangeables) avec pour pôles opposés la pesanteur de "Hatred" et les cavalcades de "Revelation".

"Into Glory Ride" est un album guerrier, un album de guerriers. L'esthétique musicale (et visuelle) est totalement imprégnée du "Conan le Barbare" de John Milius et par extension de l'imaginaire Sword & Sorcery créé par Robert Howard. "Secret Of Steel" est une référence directe au "Riddle Of Steel", les "Soldiers Of Death" de "March For Revenge" évoquent les "Riders Of Doom" de Thulsa, "Hatred" décrit un guerrier brutal très Conan-esque, et "Gloves Of Metal" transpose ces caractéristiques au metalleux impitoyable vêtu de cuir et clous dont MANOWAR se veut le porte-étendard, même s'il est encore question de jeu ici ("played by warriors called the Metal Kings"). "Gates Of Valhalla" et "Revelation" abordent la même thématique appliquée aux "mythologies" Nordique et Chrétienne. Le nouveau batteur, Scott Columbus, remplaçant Donnie Hamzik pas résolu à passer autant de temps en tournée, s'inscrit parfaitement dans cette expression avec sa frappe de mule et son jeu efficace sans fioritures.

Si les deux opus de 1984 seront plus aboutis, je trouve beaucoup de charme à cet album. Il a des défauts, des longueurs ("...Valhalla", "Hatred"), un côté pataud ("Gloves Of Metal" malgré son joli solo), des excès de vocal show off ("...Valhalla", "Hatred", "Revelation") mais ça lui donne un côté artisanal, authentique et sans concessions (très) attachant. Il établit le line-up classique de MANOWAR et introduit la notion de cinématique que le groupe explorera plus tard dans sa carrière. Ainsi j'ai toujours apprécié le côté lancinant de "Hatred" et la grandiloquence de "...Valhalla" sertie d'une perf' vocale phénoménale (e.g. "embraaace meeeeee"). Et puis, il contient tout simplement parmi les meilleurs titres de toute leur discographie (cf sélection). C'est enfin un de leurs rares albums sans solo de basse "déboulinutile" et ça c'est un vrai bon point !

Note réelle : 3,5/5 arrondi à 4 pour son "charme".

Sword : "Secret Of Steel".
Apocalypse of John Milius (1) : "Revelation".
Sorcery : "March For Revenge".

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(1) "Revelation" s'inspire librement du "Livre de l'Apocalypse" ou "Apocalypse de Jean", dernier livre du Nouveau Testament, intitulé "Livre de la Révélation" ou "Révélation de Jésus-Christ" dans les pays anglophones. MANOWAR y transforme le conte moral en une histoire plus Howardienne.

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   (5 chroniques)



- Joey Demaio (basse)
- Eric Adams (chant)
- Ross The Boss (guitare, claviers)
- Scott Colombus (batterie)


1. Warlord
2. Secret Of Steel
3. Gloves Of Metal
4. Gates Of Valhalla
5. Hatred
6. Revelation (death's Angel)
7. March For Revenge (by The Soldiers Of Death)



             



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