Pour bien comprendre mon appréciation des "Classics Live" d’AEROSMITH, il faut se reporter au barème de notation de Nightfall. 1 signifie décevant. Ce que ces deux disques sont, à mes yeux, assurément. Pas forcément à mes oreilles, mais clairement il manque quelque chose pour rendre ces lives indispensables. Même la version complète n’est pas forcément plus intéressante, bien que naturellement plus riche.

Ce deuxième volet propose des morceaux captés pour la plupart le 31 décembre 1984, lors d’un concert marquant la reformation du line-up d’origine, et Tyler en profite également pour rappeler qu’il s’agit de l’anniversaire de Tom Hamilton avant un "Walk This Way" tout à fait convenable. Deux titres ont été enregistrés à d’autres dates (1978 et 1986), avec un groupe très énergique, qui ne fait pas semblant. C’est diablement Rock’N’Roll, ça bouge bien et globalement Steven Tyler chante mieux sur ce volet que sur le premier.

Cependant, en 1985, AEROSMITH avait tourné le dos à Columbia, leur maison de disque historique, pour signer chez Geffen, ce qui n’a pas empêché Columbia de sortir deux lives pour profiter des retombés de la tournée Back In Saddle Tour. Les "Classics Live", sont plus à rapprocher de compilations captées en public plutôt qu’un véritable concert retranscrit et là forcément c’est décevant, parce que clairement la maison de disque n’en a rien à battre de ce qu’elle propose et cherche à faire de l’argent en dépensant un minimum (il suffit de voir les pochettes et une partie du contenu parfois un brin approximatif).

Alors oui, balancer un double live de la tournée de 1984, ça aurait coûté plus cher à réaliser, mais cela aurait été plus intéressant pour le premier lésé dans l’histoire : le fan. Là, il se contente de deux disques dont la plupart des morceaux sont déjà disponibles (en mieux pour la plupart, "Back In The Saddle" étant ici une exception notoire) sur le plus conséquent "Live Bootleg". Là ce n’est que du cache misère, un cache misère qui a quand même des qualités sonores indéniables et qui font rager de ne pas avoir un vrai concert complet, avec une ambiance de folie (la formation joue à domicile, autant dire que le public lui mange dans la main).

C’est d’autant plus dommage que cela aurait créé une vraie rupture avec "Permanent Vacation" qui sortait quelques semaines plus tard la même année et qui montrait un AEROSMITH qui faisait évoluer son style vers quelque chose de plus mainstream sans être déplaisant pour autant. Là, finalement, c’est un gâchis, un bouche-trou un peu scandaleux quand même, le groupe étant en forme sur les extraits de 1984 malgré les abus dont ils étaient encore capables. Ironique quand AEROMSITH avait produit "Live Bootleg" pour contrer les bootleggers. Là, ils ont dû s’en donner à cœur joie…

Rétrospectivement, la compilation "Gems" parue en 1988 présente bien plus d'intérêt pour ceux qui ne connaissent pas le passé d'AEROSMITH.