A DAY TO REMEMBER est un groupe… particulier. Une espèce de Jekyll & Hyde musical dont on ne sait quel est l’homme et quelle est la bête. Imaginez un instant, je ne sais pas moi… PARKWAY DRIVE qui copulerait gaiement avec GREEN DAY, ou THE OFFSPRING (voire même BAD RELIGION) et vous aurez à peu près une idée de ce que propose le groupe, qui semble incapable ici de se trouver une direction musicale franche, mais qui va très bien en faire son affaire.

Le premier titre vous décalque gentiment la tête, c’est brut de décoffrage, avec un growl qui vous prend aux tripes sans prévenir. McKinnon, derrière son micro, secoue le bananier sans trop faire attention à ce qui en tombe. C’est puissant, c’est violent, et ça ne prépare absolument pas pour la suite. "Paranoia" sonne à côté gentiment Punk, mais cela reste bien foutu, avec des mélodies clairement mémorisables. Là McKinnon se veut plus suave (enfin…), il chante et l’ensemble se veut très entraînant.

Globalement, les morceaux comme "Paranoia" sont plus nombreux, mais l’aspect Metalcore n’est pas oublié pour autant, il ressurgit de temps à autres pour remettre les pendules à l’heure, comme le bien nommé "Exposed" qui nous ravale la face après un "Naivety" qui n’usurpe pas son titre, même si on y sent une bonne pointe d’acidité dans le propos. Et l’album se poursuit dans la même optique, plus Punk que Core, plus Melo que Brutal, mais trouvant là-dedans un point d’équilibre intéressant. Le moins ne prend pas le dessus sur le plus, et vice-versa. Amener plus de violence n’aurait pas été forcément judicieux, "Bad Vibrations" fonctionnant très bien ainsi.

A DAY TO REMEMBER n’est pas le plus complexe des groupes et cela lui convient tout à fait. Son énergie, il la déploie sur des riffs et des mélodies simples, proposant le bon break au bon moment, dans le but de faire bouger les foules et sur ce point, le pari est totalement réussi, impossible de rester impassible face à ce déluge Punkoïde du meilleur effet. Ce disque, c’est le petit-déjeuner des champions.