Il fallait le redouter mais sincèrement, j'espérais ne pas avoir à le vivre : LINKIN PARK passe la vitesse... inférieure et fait donc le choix de rétrograder avec un virage Pop/Rock aussi cinglant que "déprimant" (ce terme n'a pas vocation à évoquer la fragilité psychologique de Chester).
C'est en effet une grande déception qui frappe la fanbase totalement décontenancée : le premier single tiré de la bande originale de "Transformers" ("What I've Done") frappe littéralement par sa construction. Entre une ouverture piano lorgnant vers le thème de "Halloween" avant un riffing bien mou et surtout un Chester totalement insipide, comme livrant une prestation au frein à main, le constat est clair : moins de saturation, moins de hurlement, moins de tout ce qui faisait le charme et la patte de LINKIN PARK.

Beaucoup de morceaux peuvent surprendre un auditoire peu ouvert : "In Between", l'insupportable et mièvre "Valentine's Day", la guitare ska de "In Pieces" (morceau singeant No DOUBT) avec un surprenant effort de solo, "Shadow Of The Day" (pénible, évidemment copiant U2), "The Little Things Give Away" (Pop chorale)...
Seuls les morceaux rappelant le LP à l'ancienne semblent surnager ici : "Given Up" et son petit côté Punk refréné (et avec les hurlements de Chester sur plus de dix-sept secondes, pour ce qui en constitue la chanson la plus agressive et profane de cet opus) qui fera elle aussi l'objet d'une présence sur la BO du film "Crank High Voltage", "Bleed It Out", et peut être "Leave It Out All The Rest" pour la ballade dépressive classique, bien trop sirupeuse.

Plus sombre et mélancolique que jamais, LINKIN PARK applique le "changement c'est maintenant" et ce n'est pas du tout une réussite.
Grosse déception.

Note réelle : 1,5/5.