Voilà un Live bien incongru et terriblement frustrant. Moins d’une heure au compteur, mais le potentiel pour faire oublier le fameux "Live Bootleg!" de 1978 ! Rien que ça ! Capté dans une salle de Las Vegas, sur une scène à dimension humaine, AEROSMITH se donne complètement et livre un superbe show, avec quelques raretés (ah ! Ce "No More No More" totalement inattendu et donc absolument jouissif ! Et que dire de ce "Seasons Of Wither" que je n’espérais plus, hein ?) et des morceaux récents qui passent très bien l’épreuve de la scène ("Beyond Beautiful", "Light Inside").

Le groupe joue bien et surtout, il ne se refuse pas quelques improvisations (le solo de Perry sur "Draw The Line", à se damner !). Il donne l’impression d’être connecté au public et que celui-ci n’est pas forcément là pour les tubes MTV. Les Bostoniens jouent roots, ils puisent dans le Blues, ils balancent quelques classiques bien sentis (superbe version de "Toys In The Attic" [sur la version japonaise cependant…]!), et on se laisse facilement porter par des musiciens qui connaissent bien leur affaire et qui y mettent du cœur.

Grosse surprise, la présence de "I Don’t Want To Miss A Thing" peut faire jaser, le morceau étant quand même assez cul-cul à la base. Cependant, son traitement live ici lui donne… allez, soyons un peu médisant, une respectabilité car elle se fond très bien dans l’ensemble, elle ne dénature pas le show qui reste très énergique. À noter que la version japonaise propose également "Livin’ On The Edge" qui passe très bien également.

Après, évidemment que c’est court ! Évidemment que le résultat provoque une frustration tant il y avait le potentiel pour que "Rockin’ The Joint" devienne le Live de référence d’AEROSMITH, après tout ce temps ! Tyler et sa bande sont un de ces groupes des années 70 (avec ALICE COOPER entre autre) à ne pas avoir un très grand Live dans sa discographie alors que les prestations scéniques sont très solides. "Live Bootleg!" est bon, très bon, mais il n’est pas impérial comme dirait Mefisto (bon, lui il associe ce terme au Black, mais on ne va pas chipoter).

Bref, si vous voulez passer un bon moment avec AEROSMITH, sans vous prendre la tête, ce live est une bonne pioche, mais attention à la frustration tant c’est court et qu’il a un goût de reviens-y. Peut-être un jour connaîtra-t-il une issue plus complète, cela reste à voir, un double aurait été tellement vertigineux ! Bref, une semi-déception, quelque part, mais une semi déception comme ça, on en voudrait plus souvent, surtout après une série d’albums studio relativement discutables.