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POWER METAL  |  E.P

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EDGUY - Superheroes (2005)
Par JULIEN le 14 Septembre 2005          Consultée 11088 fois

Décidément, les comiques trublions d’EDGUY n’ont pas fini de m’étonner : un an après la sortie de l’excellent « Hellfire Club », qui voyait le groupe appuyer sa facette la plus Heavy et se dégager d’un ancrage Speed Mélodique accentué et convenu, les allemands nous servent un apéritif des plus copieux préfigurant la sortie de leur nouveau méfait, à paraître début 2006. Et à l’image du Ep « King Of Fools » qui annonçait « Hellfire Club », « Superheroes » ne se paie pas la schtroumpf du fan : six compositions, dont quatre véritables inédits et une reprise de MAGNUM, groupe assez peu connu dont Tobias Sammet est un grand fan, et dont le chanteur Bob Catley s'est illustré sur "The Quest" (deuxième tome d'AVANTASIA). Pas de Live inutile. Pas de versions Edit pourries. Non, cinq morceaux qui n’apparaîtront nulle part ailleurs (sauf sur un live ou un best of ?), pour pétrir une escorte convenable au nouveau single du groupe, le morceau éponyme, qui lui sera inclus dans l’album à venir. Et que les fans se rassurent, EDGUY ne concède rien à la roublardise et à la facilité en enquillant les sorties à une vitesse remarquable de nos jours !

Alors certes, les présents morceaux n’ont rien de révolutionnaire, et sont de purs morceaux d’EDGUY. Mais comment résister au talent de Tobias Sammet, leader incontesté, brillant chanteur, et compositeur de tout premier plan : Ultra accrocheuse, personnelle, super bien foutue, excellemment produite, dotée d’arrangements équilibrés, évitant l’aridité fadasse et le dégouliné des excès pompeux, la musique d’EDGUY s’expose ici encore dans toute sa fraîcheur et ne s’embarrasse pas de préliminaires pour s’emparer de nos esgourdes : A la manière d’un "King Of Fools", le single "Superheroes" ouvre cette nouvelle en six chapîtres avec un mid-tempo absolument imparable et mélodique en diable, avec ligne de claviers et promenade de basse en guide de rythmique tranquille sans être paresseuse, et refrain s’inscrivant dans le crâne comme le couteau s’immerge avec délice dans la motte de beurre, quelques fines touches de claviers pianotées amenant un peu de couleur à la chose. Un gros tube et un nouveau classique du Live, à n’en pas douter.

La suite du programme concocté par EDGUY pour nous faire patienter jusqu’au début 2006, dévoile une variété de genre qui fait tout l’intérêt du Ep et garantie une écoute plaisante et dynamique : "Spooks In The Attic" renvoie assez clairement à un STRATOVARIUS à la "Hunting High And Low" avec la touche EDGUY inimitable, des choeurs subtilement « jeunes » (je n’ai pas dit enfantins), Sammet durcissant un peu sa voix (qui évoque vraiment celle de Dickinson par instants), le tout étant désinscrit d'une pseudo-gravité qui aurait truffé d’un esprit bouffon inopiné ce genre de compositions ; "Blessing In Disguise" installe un moment de pause, EDGUY nous entraînant à la découverte d’une ballade mêlant la quiétude aquatique des arrangements et un refrain chargé d’émotion... pour mieux préparer à la composition Speed épique du Ep : l’énorme "Judas At The Opera". Du haut de ses sept minutes et vingt et une secondes, ce titre rassurera les anxieux craignant l’exil d’EDGUY hors des sphères du Speed : dans la tradition de l'album « Theater Of Salvation », "Judas At The Opera" réunit tous les ingrédients savoureux du Speed d’EDGUY, invite l’incontournable Michael Kiske à la fête, nous adresse un refrain haletant, magique et haut perché, et brise toute linéarité en construisant sa partie centrale sur un enchaînement de plans Heavy et atmosphériques rappelant quelques passages de l’énorme "The Seven Angels" (la pièce maîtresse du deuxième tome d’AVANTASIA) et le majestueux morceau "Theater Of Salvation". Assurément le temps fort de cet Ep, et déjà un immanquable du répertoire d’EDGUY à mon sens !

Pour en terminer, et histoire de ne pas tourner en rond en ressassant ses recettes, aussi savoureuses soient-elles, EDGUY nous sert deux compositions un peu différentes : La reprise "The Spirit" de MAGNUM est un mid-tempo où les choeurs, orgue hammond et électricité fricottent avec une mélodie de guitare acoustique presque dansante pour le groupe (pour ceux qui connaissent, ce morceau pourrait ressembler un peu par instants au tube « Tribute » de TENACIOUS D) ; La version « Epic » de "Superheroes", quant à elle, ne se fourvoie pas en revendiquant un statut d’« inédit » sur la base d’un banal ajout de samples et orchestrations diverses se superposant à la composition originale : à l'instar de "The Spirit Will Remain", les excès dramatiques en moins, il s’agit d’une pure relecture du single, dont la mélodie se loge désormais dans un écrin suave de pianos et d’arrangements symphoniques absolument pas envahissants, mettant d’autant plus en valeur la voix magnifique et maîtrisée de Tobias Sammet. Une vraie réussite.

A la différence donc de tant de formations, EDGUY signe une sortie conciliant avec bonheur les impératifs commerciaux (annoncer l’album et susciter l’intérêt autour du groupe) sans jamais donner l’impression d’arnaquer ses fans : le groupe livre quatre inédits, qui ne sont en rien de piteux déchets de studio mais de « vrais » morceaux, d’une grande qualité, le tout pour un prix de vente attractif. Une démarche trop rare et pertinente pour ne pas être soulignée et félicitée : EDGUY fait preuve, à l’égard de ses fans, d’un respect des plus appréciables. Et à moins de reprocher à EDGUY de ne pas révolutionner son univers, tant la musique que le groupe sont trop sympathiques pour que l’on ne succombe pas à l’envie de les remercier en acquérant l’objet. Puisse le successeur de « Hellfire Club » me donner encore l’occasion d’applaudir un groupe qui avance à pas de géant, ne se prend pas au sérieux, et chemine vers la gloire !

PS : parallèlement à cette sortie, EDGUY proposera un DVD de plus d'une heure et quart portant le même intitulé, et farci de promesses alléchantes (live, clip de "Superheroes", documentaires potaches...) : ne manquez pas notre chronique de la chose !

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   (3 chroniques)



- Tobias Sammet (chant, claviers)
- Jens Ludwig (guitare)
- Dirk Sauer (guitare)
- Tobias 'eggi' Exxel (basse)
- Felix Bohnke (batterie)


1. Superheroes
2. Spooks In The Attic
3. Blessing In Disguise
4. Judas At The Opera
5. The Spirit (reprise MAGNUM)
6. Superheroes (epic Version)



             



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