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DEATH METAL  |  STUDIO

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NILE - Annihilation Of The Wicked (2005)
Par MOX le 3 Juillet 2005          Consultée 13011 fois

Il planait dans « In Their Darkened Shrines » un air réellement vicié, qui réussissait à se propager le long de l’album aussi facilement à travers les plages plus « ambiantes » que les parties beaucoup plus violentes. C’était, entre autres, ce qui surclassait Nile dans la catégorie brutal death, à savoir que même leurs riffs, même leur rapidité avait, quelque part, une note propice au voyage, au voyage inspiré par l’Egypte Antique, sur lequel s’était greffée une imagination de type H.P. Lovecraft pour rendre l’ensemble beaucoup plus sombre. Entre temps, Karl Sanders, le leader de la formation américaine, s’était essayé à l’acoustique en sortant un album solo intitulé « Saurian Meditation » et où seule l’ambiance primait. La première idée qui vient à l’esprit à l’écoute de ce nouvel essai est que Karl Sanders a très bien pu scinder en deux son projet, l’un restant exclusivement doux et l’autre nécessairement violent (idée que l’on bat en brèche, finalement).

Oui, « Annihilation of the Wicked » est dans son ensemble plus brut et basique que son prédécesseur. Il ne l’est évidemment pas dans la forme, puisque je doute qu’on puisse être plus brutal que « brutal death » (sans s’en écarter). Mais dans le fond, et je vous expliquerai pourquoi, il l’est. Compact serait peut-être plus adapté pour qualifier ce quatrième album. La faute, probablement, au jeu du remplaçant de Tony Laureano (qui touchait sa bille) à la batterie : Georges Kollias, ex-batteur de Nightfall (qui touche sa bille lui aussi, peut-être moins technique que ce premier). Une grande majorité de ces cinquante et une minutes s’exécute sous une pluie de blast-beats et de double pédale optimisée qui rompt le charme de la progression que l’on pouvait aisément apprécier sur « In Their Darkened Shrines ». Premier défaut donc : une légère linéarité dans les percussions qui rend l’ensemble moins attractif. Concernant le chant, aucun problème à signaler puisqu’on retrouve avec grand plaisir les « polyphonies » suivantes : criard, gueulard et guttural.

Non, véritablement, et c’est sans grande originalité je dois bien l’avouer, ce sont les guitares en mal d’inspiration qui laissent un goût fade une fois le CD ingurgité. D’un côté Karl se complaît à chercher des solos plus fous et plus fouillis et de l’autre propose rarement des mélodies intéressantes, à défaut même éculées. Rien que « Cast Down the Heretic » vous poussera à l’admettre : on ne comprend pas trop l’intérêt d’un tel déballage d’effets qui n’évoque plus rien. Voilà ce qui plaçait Nile au-dessus de la masse (et je pèse mes mots) et ce qui manque cruellement à « Annihilation of the Wicked ». La formation pêche par ambiances absentes, noyées dans un premier temps dans un excès de brutalité et négligées dans un deuxième temps dans ces riffs, déjà entendus ou particulièrement convenus.

Ce serait toutefois agir de mauvaise foi sans préciser que certains titres valent vraiment l’écoute, à commencer par ce « User-Mâât-Rê » au format proche d’ « Unas, Slayer of the Gods » et à l’assemblage agréable : début acoustique, solo plus calme et plus parlant, et une conclusion faite de notes longues, pesantes et d’un nouveau solo plus majestueux. Quand bien même « In Their Darkened Shrines » transpirait le mal (et ce nouvel album aussi), il transpirait un mal grandiloquent dont seules quelques ruines subsistent ici : l’interlude « Spawn of Uamenti », le titre éponyme en partie grandiose (un départ ultra-lourd), les quelques samples, classiques certes, mais à l’effet toujours bienvenu pour « Von Aussprechlichen Kulten ». Et pour résumer ceci, il ne fait aucun doute que l’album s’améliore nettement sur la fin (moins virulent, plus varié) qui traîne néanmoins toujours quelques défauts : des breaks à ne plus savoir qu’en faire, une double pédale monopolisant la discussion…

Même « Churning the Maelström » (album précédent), brutal du début à la fin, accrochait l‘oreille. Ici, les compositions ont du mal à se différencier (une fois lancées) sans les breaks, les compositions manquent de ces notes plus lointaines, de ces sons plus profonds, manquent cruellement d’originalité. Se renouveler sera peut-être une bonne solution, mais en attendant, moi qui ne suis pas difficile à ce sujet, j’ai oublié de rêver de temples enfouis sous la roche sableuse de Jordanie, de parades militaires commandées par Pharaon pour se faire respecter, de peuples antérieurs aux Égyptiens et qui leur auraient tout appris. Manque d’évasion.

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   (3 chroniques)



- Karl Sanders (chant, guitare)
- Dallas Toler-wade (basse, chant)
- Georges Kollias (batterie)


1. Dusk Falls Upon The Temple Of The Serpent On The M
2. Cast Down The Heretic
3. Sacrifice Unto Sebek
4. User-mâât-rê
5. The Burning Pits Of The Duat
6. Chapter Of Obeisance Before Giving Breath To The I
7. Lashed To The Slave Stick
8. Spawn Of Uamenti
9. Annihilation Of The Wicked
10. Von Unaussprechlichen Kulten



             



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