Marius Danielsen ? Connais pas.
Le gars a rassemblé plus de trente musiciens parmi lesquels Ross the Boss, Edu Falaschi, Tim Ripper Owens, Timo Tolkki, la divine Elisa C. Martin, officie dans un speed mélodique épico-hymnico-symphonico-toutcequej’aime, a osé accoler sur ce premier album son non-illustre patronyme, à l’instar d’un Tobias Sammet (pour le projet AVANTASIA) qui, lui, jouissait alors d’une notoriété suffisante pour justifier pareille pratique ; et je ne le connais pas.
Vérifications… Non, rien d’étonnant. Le jeune norvégien de 27 ans n’a abouti à rien de bien notable. Sa formation première, DARKEST SINS, que j’essayerai d’écouter un jour, a bien reçu la visite de Fabio Lione sur un titre, mais c’était pour l’album "The Broken", sorti en 2016, donc un an après "Legend Of Valley Doom Pt. 1".

Bref, aussi peu connu, soit-il, c’est assurément la force de ses compositions qui a dû convaincre tout ce beau monde à prendre part à l’aventure. Le terrain est certes balisé, la musique totalement dénuée d’originalité, celle-ci a néanmoins pour elle cette capacité à rappeler à notre bon souvenir les plus belles heures de gloire du Power Metal. J’y retrouve même, pour ma part, quelques références personnelles, comme sur "Free As The Wind" où semble surgir la teneur folklorique du speed de CRYSTAL EYES et plus particulièrement de son premier album "In Silence They March" (non chroniqué sur NIME, j’en endosse la responsabilité) ou sur "Mirror Of Truth", évoquant le power épique teinté de doom entendu sur "The Temple Of Theil" des italiens d’HEIMDALL. "Legend Of Valley Doom Pt. 1” fleure tant bon le passé que se sont déterrés de ma mémoire quelques excellents souvenirs tombés pour beaucoup d’entre vous, j’en suis sûr, dans l’oubli.

D’autres choses parleront davantage à la majorité, comme le refrain de "Raise Your Shields", emprunté à FREEDOM CALL ou "Fallen Heroes", balade dont le regard est fixement tourné vers MANOWAR. Plus anecdotique, la narration (et uniquement elle) de "The Battle Of Bargor-Zun" inspirée de BAL-SAGOTH. Enfin, la pièce épique de 14 minutes, "The Legend Of Valley Doom", quoique son style n’entretienne pas de rapport étroit avec RHAPSODY, a dans son refrain ce que la formation italienne mettait à ses débuts dans ses titres finaux : un sentiment de générique de fin. Une fin, triste et belle à la fois.

"Legend Of Valley Doom Pt. 1" a mis du temps à forcer mon attention, la faute à un manque de personnalité si manifeste qu’il échouait à imposer assez de points de repères, laissant en tête une sensation plutôt agréable quoique floue. Puis, à force d’obstination, les aptitudes du Norvégien à disséquer 20 ans de Power Metal pour en proposer une relecture fraîche, bien produite, vigoureuse et solide, emportent au bout du compte une adhésion quasi totale.

Pour finir, un remerciement sincère à Marius (qui, en cette fin de chronique, n’est donc plus l’inconnu présenté plus haut), adressé pour la présence de Mikael Holst sur "Haunting My Dreams". Ceux qui, comme moi, attendent le second album de TIMELESS MIRACLE depuis 12 ans, pourront se passer le titre en boucle, en attendant mieux…