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2015 Scorpions Revisited
 

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2015 Scorpions Revisited
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ULI JON ROTH - Scorpions Revisited (2015)
Par DARK SCHNEIDER le 19 Mars 2015          Consultée 6749 fois

Les albums de réenregistrement ne sont que trop rarement intéressants. La plupart du temps il ne s'agit que de purs produits mercantiles dénaturant l’œuvre d'origine. Alors apprendre qu'ULI JON ROTH allait s'atteler à cet exercice avait de quoi susciter des interrogations, surtout venant de la part d'un guitariste aussi inventif et qui n'a jamais choisi la voie de la facilité. Soit le blond germain n'a finalement plus rien à dire et se résout donc à miser sur son passé, soit au contraire il souhaite profiter de cet exercice pour y insuffler tout son génie créatif afin de donner une nouvelle vie à ces petits bijoux du répertoire 70's de SCORPIONS. Et c'est clairement ce que nous laisse entendre le titre de cet album. Il faut dire que le père Uli a eu tout le temps de se refaire la main sur ces morceaux, lui qui déjà était régulièrement invité aux shows de SCORPIONS durant les années 2000, arpente en effet depuis quelques années les scènes en reprenant moult titres des arachnides. D'ailleurs, un album live suivra la publication de ce "Scorpions Revisited".

Si les sorties studio d'ULI ROTH ont plutôt tendance à se faire rares et espacées, ce dernier sait pourtant faire preuve de générosité. "Scorpions Revisited" est donc constitué de deux CD bien remplis, sans pour autant donner une impression de surcharge pondérale. Et dès l'entame du premier CD on se rend immédiatement compte que le guitariste ne se fout pas de nous. Quel meilleur choix que de commencer par le mythique "The Sails Of Charon" ? L'appel du pied est évident, mais la qualité est plus qu'au rendez-vous. On reconnaît de suite le son caractéristique de l'Allemand. Sa fluidité légendaire tutoie toujours les cieux, rien de moins surprenant pour l'homme à la guitare céleste. "The Sails Of Charon" s'étire en longueur en raison d'une longue impro centrale, faisant doubler la durée du morceau sans que l'ennuie envahisse l'auditeur. Le premier CD se veut d'ailleurs cohérent sur la forme puisqu'il se termine par un "Dark Lady" également largement rallongé selon le même procédé. Et oui, les morceaux sont bel et bien revisités, il n'y a aucune tromperie à ce niveau. Rien n'est fait à l'identique, le son de guitare reste typique d'Uli mais la production est bien sûr plus moderne et puissante que sur les originaux. La virtuosité et le génie de ROTH sont éblouissants, mais ça ce n'est pas une surprise.

Un œil sur la track-list nous fait comprendre que très logiquement la plupart des titres sont des compos d'ULI ROTH, mais quelques exceptions notables sont à noter tout de même (les chefs d'œuvres "In Trance" et "We'll Burn The Sky", "Catch Your Train", "Crying Days"...). L'ensemble est donc plutôt bien achalandé même si je ferais le reproche que "Hell Cat" y soit intégré. Ce titre déjà bien tarte à la base, et tellement Hendrixien qu'on peut toujours y chercher en vain la patte SCORPIONS, ne ressort pas grandi de cette réinterprétation. L'occasion cependant d'évoquer la prestation vocale du guitariste, qui rechante logiquement tous les morceaux pour lesquels il donnait de la voix à l'origine : et il s'en sort très bien ! Il se pourrait même que ses détracteurs les plus fervents, ceux qui n'ont jamais su prêter aux albums d'ELECTRIC SUN l'attention qu'ils méritaient, puissent y trouver leur compte, sa voix se faisant plus maîtrisée.

En parlant de voix, impossible de ne pas évoquer celle de Nathan James, qui a la très lourde tâche de reprendre les lignes de chants de Klaus Meine. Et soyons clair, on tape là dans le sujet qui fâche !
Techniquement, Nathan James a des arguments et n'est donc pas là par hasard. Pour autant, cela suffit-il ? Non. Il chante bien, mais à aucun moment il ne parvient à faire oublier Meine. Son timbre de voix est bien trop quelconque pour cela, il y a un fossé énorme entre les deux en terme de charisme. Jamais il ne se rapproche de la magnificence de Meine, et ce quelque soit le registre. Dans le domaine de l'agressivité, il est aux abonnés absent, son chant est bien trop lisse et il fait perdre toute la rage contenue dans des morceaux comme "Virgin Killer", "All Night Long" ou encore "Catch Your Train". Et sur les morceaux plus typés ballade, il tend à en faire de trop, notamment à coup de maniérismes plus agaçants qu'autre chose (le final d'"In Trance" en est un exemple frappant). Et même si la plupart du temps sa voix ne se fait pas désagréable, on pense tellement à Klaus que bon...

C'est un peu tout le problème de cet album. ULI JON ROTH y est maître à bord, sa guitare brille de mille feux, son jeu est un régal pour les mélomanes, une leçon de virtuosité pur. Mais SCORPIONS ce n'était pas qu'Uli ! Et outre le chant de Klaus Meine déjà évoqué, l'assise rythmique de Schenker nous manque aussi. L'idée n'est pas de dire qu'il aurait fallu reformer le SCORPIONS des 70's pour l'occasion (euh...en fait ça ne serait pas une mauvaise idée), mais peut-être qu'un chanteur plus connu aurait mieux fait l'affaire, et que les rythmiques de ROTH, toutes en rondeurs comparées à celles de Schenker, auraient mérité d'être plus affutées. Tout cela contribue en tout cas à ce que cet album ne parvienne pas à retrouver toute la magie des 70's, l'atmosphère hippie nostalgico-mélancolique n'y est que trop peu présente, surprenant pour un guitariste qui semble pourtant totalement bloqué dans cette décennie. Il suffit d'écouter la version de "Fly To The Rainbow" pour s'en convaincre, malgré tout le talent de conteur de Roth sur sa partie parlée, le morceau a perdu de sa candeur juvénile. Uli a cependant eu la bonne idée d'introduire ce titre par le seul inédit de la galette, un instrumental rappelant ses travaux de la fin des années 90.

Inutile cependant de faire le bégueule. Si les défauts cités plus haut ne sont pas négligeables, il n'en reste pas moins que ce "Scorpions Revisited" vaut largement l'écoute. Il fallait cependant les mentionner, plus que s'attarder sur les compos en elle-même, car chacun sait que le SCORPIONS des 70's c'est du génie en barre (et si ce n'est pas le cas, je vous renvoie à vos classiques dare-dare). Un album de réenregistrement qui mérite le détour, c'est rare, profitons-en !

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Par GEGERS




 
   DARK SCHNEIDER

 
  N/A



- Uli Jon Roth (chant, guitare)
- Nathan James (chant)
- Ule W. Ritgen (basse)
- Jamie Little (batterie)
- Niklas Turmann (guitare)
- Corvin Bahn (claviers)
- David Klosinski (guitare)


- Cd1
1. The Sails Of Charon
2. Longing For Fire
3. Crying Days
4. Virgin Killer
5. In Trance
6. Sun In My Hand
7. Yellow Raven
8. Polar Nights
9. Dark Lady

- Cd2
1. Catch Your Train
2. Evening Wind
3. All Night Long
4. We’ll Burn In The Sky
5. Pictured Life
6. Hell Cat
7. Life’s Like A River
8. Drifting Sun
9. Rainbow Dream Prelude
10. Fly To The Rainbow



             



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