Presto Ballet est le nouveau bébé de Kurdt Vanderhoof, guitariste connu pour ses compétences au sein de Metal Church, ainsi que des projets tels que Hall Aflame et Vanderhoof. Et autant vous le dire tout de suite: la musique de Presto Ballet n'a strictement rien à voir avec celle que pratique Metal Church. Non, Presto Ballet(drôle de nom, n'est-ce pas ?) se situe plutôt dans le rock-hard progressif et se rapproche de groupes tels que Kansas, Yes, Deep Purple.

Pour mener à bien ce projet, Kurdt Vanderhoof et ses musiciens ont enregistré à l'ancienne en utilisant des synthétiseurs analogiques, une vraie orgue Hammond et un mellotron, l'objectif étant de recapturer l'esprit des 70's. Selon Kurdt Vanderhoof, les techniques modernes et digitales d'enregistrement ont tendance à tuer le rock, à engendrer des albums ennuyeux et les samples et séquenceurs finissent par detruire le feeling et la véracité de la musique. Avec Presto Ballet, c'est justement ce feeling et cette authenticité que le guitariste de Metal Church veut retrouver.

Ce premier album contient 8 titres et la particularité de ceux-çi, c'est qu'ils ne sont pas très longs (2 d'entre eux dépassent à peine les 7 minutes) et on se surprend agréablement à les trouver assez accrocheurs. "Peace among the ruins", titre sur lequel l'orgue Hammond est omniprésente, dégage beaucoup de chaleur, de classe et d'énergie et superbement arrangé, rappelle Deep Purple au summum de son inspiration. Pas de doute: le groupe y met tout son coeur, toute sa passion. Le mélodique "The fringes", qui contient quelques passages plus clairs, accentue le côté progressif, sans pour autant perdre en chaleur. "Seasons", plus court, plus direct, a des allures de mega-tube en puissance avec ses mélodies ciselées et ses choeurs qui soutiennent remarquablement la voix du chanteur Scott Albright. "Speed of time", après un début à la guitare sèche, revient à un hard rock carré teinté 70's et les lignes de basse sont beaucoup plus mises en avant. Avec "Sunshine", changement de décor: on a affaire à un rock plus psychédèlique, plus envoûtant et certaines consonances évoquent parfois les Beatles. Puis, "Slave" ramène l'auditeur à un hard rock progressif intense et de haute volée, avec beaucoup d'ambiances.

Par ailleurs, on recense également sur cet album 2 titres plus softs: l'aerien et hypnotique "Find the time" au final plus enlevé, ainsi que "Bringin' it on" qui débute comme une ballade acoustique reposante avant de progresser crescendo vers un final plus vigoureux, plus intense.

Pour un premier album "Peace among the ruins" s'avère être un véritable coup de maitre. Ce disque ratisse asesz large et, pour un album de progressif, est assez accessible au premier abord. Toutefois, plus on l'écoute, plus on découvre des subtilités tant les compos sont bien soignées, bien arrangées. Le chanteur Scott Albright est à créditer d'une performance vocale remarquable en modulant sa voix à bon escient. Quant à Kurdt Vanderhoof, en plus de s'être attelé à la production, il a montré qu'il était un musicien complet puisqu'il joue de la guitare, du mellotron, de l'orgue Hammond, du piano et des synthés. Il s'est vraiment investi à fond dans ce projet qui, bien que n'étant pas metal, pourrait plaire aussi aux fans de Dream theater. Presto Ballet est donc un groupe à suivre de près, d'autant qu'il pourrait prochainement venir tourner en Europe...