Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par T-RAY

En 1981, l’ultra-violence musicale est incarnée par… MOTÖRHEAD ! Et oui ! IRON MAIDEN et autres affichaient des prétentions mélodiques nettes, le Thrash était en gestation pour encore une année, et le bombardier de Lemmy restait donc seul aux avant-postes de la déflagration sonore bruyante et frontale. Et puis débarqua VENOM, frère caché crade et contrefait de MOTÖRHEAD !

Question richesse musicale, reconnaissons-le, MOTÖRHEAD restait largement devant. Mais aucun groupe depuis BLACK SABBATH n’avait encore osé se vautrer à ce point dans les ténèbres et la satanisme, poussant la démarche-choc jusqu’à l’outrecuidance. Chaque titre de ce premier album du power-trio britannique y allait ainsi de son petit hommage au Malin et à ses potes cornus. En apparence du moins ! Car si VENOM secouait le monde de son Rock très Hard, très sale et très noir pour l’époque, si VENOM se distinguait bruyamment en affichant des pseudos pas piqués à Petit Poney (Cronos à la basse et au chant, Mantas à la guitare et Abaddon à la batterie), et en ornant sa pochette d’un gros pentagramme avec la tête de bouc qui va bien, VENOM n’était en fait... qu’une grosse blague, assise sur un discours volontiers choquant, histoire de se faire remarquer, aucun des membres n’étant vraiment sataniste.

Mais quand des blagues comme ce "Welcome To Hell" génèrent des petites bombes de Rock très métallisé aussi accrocheuses que "Poison", "Welcome To Hell", l'excellente "Witching Hour" (feeling très MANOWAR avec son solo en tapping et son riff principal ressemblant furieusement à celui de "House Of Death"… vingt deux ans plus tôt), ou le lourd et quasi tribal "In League With Satan", eh bien on en redemande ! Bordélique, mal produit, maltraité par de piètres musiciens, "Welcome To Hell" était tout ça à la fois. Mais ces mecs savaient composer des titres simples emmenés par une voix atypique, qui pourrait rappeler celle de Jeff Waters (ANNIHILATOR) en un peu moins grave, le tout étant surmonté de vrais bon riffs... Et c’était déjà pas mal ! Culte !