Nous débattions plus tôt cette semaine avec un ami hardos de la place de la presse Metal aujourd'hui et de sa faculté à faire connaître de nouveaux artistes, dans une ère où le dématérialisé s'impose avec la même aisance qu'un format vinyle vide les portefeuilles. Et dans mon cas, sans Rock Hard, je n'aurais jamais eu connaissance de l'existence de CREEPER, pourtant pas un nouveau venu.

Écoutes répétées jusqu'à l'acquisition du joli digipack (quelle peinture classieuse dites donc) à l'espace culturel Leclerc clermontois, et le constat est le même que pour ma chère Miss Of Puppets : cet album est une pépite. Et pourtant elle se laisse à la fois très facilement approcher avec ses clins d'œil appuyés qui la desservent dans un deuxième temps, avant que la variété et le talent qui n'apparaît jamais forcé finalement vous explose à la figure finalement.

"Sanguivore" est un album totalement divertissant, qui sait très bien donner vie à son concept, mais ne dépend pas exclusivement de lui. Les compositions sont de première classe ("Cry To Heaven", "Teenage Sacrifice") et donnent dans le Pomp Rock, le Heavy aux relents gothiques (UNTO OTHERS n'est pas loin), tout en s'autorisant l'exploitation du giron gothique de façon assez large (jusqu'à flirter avec les courants moins Rock du mouvement), ou encore le Punk débridé à la The DAMNED ("Chapel Gates"). Il y a un magnétisme envoûtant qui se dégage de cette œuvre totale, où CREEPER s'est transfiguré. Si vous découvrez ses albums précédents à rebours, il y a de quoi être surpris. Sans aucun doute la nouveauté que j'aurai le plus poncé depuis sa sortie.