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BLACK INDUS AMBIENT  |  STUDIO

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BLUT AUS NORD - Mort (2006)
Par POSSOPO le 12 Février 2007          Consultée 13408 fois

Critiquez BLUT AUS NORD et c'est la volée de bois vert pour votre gueule. Inattaquable de chez inattaquable, le trio normand. Toujours underground dans l'attitude malgré un succès grandissant, fier d'une démarche unique qui le conduit vite à tracer sa propre voie dans le monde du Black, sans retour en arrière, sans parenthèse inconsistante (je reviendrai vite à "Thematic Emanation Of Archetypal Multiplicity"), l'orchestre amasse les louanges de ceux qui le comprennent, des autres également qui ne se sentent pas à même de juger une musique élitiste qui leur passe loin au-dessus du ciboulot.

À vrai dire, de "Ultima Thulée" à "The Work Which Transforms God", il n'y a guère à pester sur l'œuvre d'une formation au talent qui ne saurait se discuter. La mutation d'un raw Black riche en atmosphères en une machine industrialisante s'est faite selon un processus progressif et brillamment construit ("The Mystical Beast Of Rebellion" constituait une marche particulièrement abrupte). Reste le dernier épisode écourté. Beaucoup s'y sont perdus, sans pour autant oser montrer de réel signe de désapprobation. Après tout, un EP n'est souvent rien, il fallait attendre la suite, le plus grand des Black d'obédience industrielle, il ne pouvait en être autrement. Mais il fallait lire différemment la galette, ne pas l'analyser comme un simple à-côté, un divertissement de fin de semaines sans conséquences. Car conséquences il y a eu, on les palpe aujourd'hui à l'écoute de ce tout nouvel opus, avatar final, fruit d'une transformation qui vient de s'achever.

"MoRT" est donc le produit fini, il n'y aura plus rien après sinon un nouveau départ et la construction d'un modèle différent. Je m'avance beaucoup et n'ai évidemment aucune idée du futur de BLUT AUS NORD mais la généalogie n'est que trop évidente. L'entité infâme, après avoir consciencieusement enrichi son Black de touches industrielles de plus en plus présentes, vient de se débarrasser du patron premier. Et "MoRT" ne conserve plus qu'un lien ténu avec le Black Metal. Tout est Indus dans cet album, les intentions, les riffs (qui n'en sont plus à proprement parler), la couleur principale et la texture sonore. Et déjà, qui ne supporte ni THROBBING GRISTLE, ni EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN, ni SKINNY PUPPY ni je ne sais quel autre de ces représentants du bruit d'usine, peut se faire du souci quant au plaisir qu'il rencontrera à l'écoute de ce disque.

Ce n'est pas la raison suffisante pour se détourner de ce qui peut s'avérer une vraie découverte. Car ce que le BLUT AUS NORD cuvée 2006 ne partage pas avec l'Industriel pur jus, c'est bien le rythme (je me suis dépêché d'effacer ce terme de la liste d'attributs que j'ai donnée au paragraphe précédent). Il est de coutume de rencontrer dans de nombreuses formes d'Indus une rythmique qualifiable de dansante, fière d'un groove à la fois mécanique et ondulant. Parler de groove pour évoquer "MoRT" relève de l'absurde, la batterie se décharne, trébuche lentement pour tomber dans les abysses de la dépression. Ambient quand tu nous tiens. Alors, et bien que toute comparaison reste malaisée, je trouve pourtant un fanfaron qui, à certains égards, se rapprocherait volontiers de l'esthétique de cette galette. JESU, bien sûr, le petit animal de Justin Broadrick, monsieur GODFLESH en personne. Même appétence pour le Drone, même liquéfaction de l'écriture, même esprit de couches. Il n'y a plus qu'à remplacer l'influence Shoegaze par le Black Metal et on touche à peu près au but. De trame principale, le genre se contente donc aujourd'hui de colorer l'atmosphère.

Je pourrais continuer et me branler la nouille en jonglant avec les adjectifs tant le dictionnaire des synonymes aurait à dire sur "MoRT". Froid, angoissant, déshumanisé (vous complèterez vous-même la chronique)…Au lieu de ça, je préfère m'attarder sur le manque que j'ai éprouvé en découvrant cette œuvre par ailleurs surprenante de réussite. Manque suggéré par le groupe lui-même lorsqu'en cinquième plage, il gratifie mes oreilles, le temps d'une minute, d'une déclamation hypnotique chantée au lointain. Et c'est là une des rares tentatives mélodiques d'un album climatique. BLUT AUS NORD se veut misanthrope, il en devient peut-être trop inhospitalier.

Voilà, c'est fait, je viens de critiquer l'artiste.

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   (2 chroniques)



- Vindsval (chant, guitare)
- Wd Feld (batterie, claviers, programmation)
- Ghöst (basse)


1. Chapter I
2. Chapter Ii
3. Chapter Iii
4. Chapter Iv
5. Chapter V
6. Chapter Vi
7. Chapter Vii
8. Chapter Viii



             



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