Le métal abonde de clichés, il serait peu judicieux de ne pas le reconnaître. Certains l’affectent tandis que d’autres en font sa force. Pour ce qui est du passage « quasi obligé » par la case Tolkien, il semblerait bien que l’on soit dans le second cas de figure. Cela doit certainement tenir de l’aspect culte de l’œuvre du romancier. Il suffit de se rappeler quelques albums sortis récemment qui évoquent les Terres du Milieu pour se dire que ce sujet transcende les groupes. Nightfall In Middle-Earth de Blind Guardian ou la discographie de Summoning en sont de parfaits exemples.

Et qu’en est-il de Bob Catley ? Il n’échappe pas à la règle, c’est incontestable ! Lui et son compère de toujours, Gary Hugues, nous ont concocté un album comme il en sort rarement. Après un Legends intéressant mais assez terne, Middle Earth montre une progression énorme, comme si la composition, l’interprétation ou la production avaient été faites dans le souci d’honorer JRR Tolkien. Comme si le feu sacré qui a animé la plume de Tolkien s’était emparé des protagonistes de cet album.

Middle Earth est l’un des meilleurs opus du genre qu’il m’ait été donné d’entendre. Un hard FM de toute beauté, magnifiquement arrangé et dominé par la fabuleuse voix de Bob Catley. N’en déplaise aux puristes, on est très proche du meilleur de Magnum avec cet album.

Ils est difficile de faire ressortir un morceau plus qu’un autre, d’une part parce qu’ils sont tous excellents, d’autre part parce que cet album se doit d’être écouté d’une traite. Il a en tout cas était composé dans cette optique et chaque morceau découle logiquement de l’autre. Néanmoins, les morceaux qui m’ont le plus marqué l’esprit sont Where You Lead I’ll Follow, un long titre au tempo varié, avec de superbes orchestrations, la ballade The End Of Summer sur laquelle il est impossible de ne pas être conquis par la voix chaude de Bob Catley ou The Fellowship qui conclut parfaitement l’album. La pochette, assez simple, est elle aussi superbe, distillant un peu l’ambiance des écrits de Tolkien et évitant tout cliché.

Un excellent album, pas loin du chef-d’œuvre, qui devrait réussir à convaincre la plupart des fans de heavy, qu’ils soient amateurs de heavy symphonique ou de speed mélodique. Un incontournable de l’année 2001.