La caisse claire de Brad Wilk claque, sèche. La basse de Tim Commerford vrombit, grasse. La guitare de Tom Morello retentit dans mon salon de sa sonorité à nulle autre pareille. La voix de Chris Cornell tonne, chaude et éraillée.
Tout de suite je comprends que la production est énorme. Le son de tous les instruments est parfaitement perceptible. Rick Rubin, le producteur, atteint le pinacle de sa discipline.
Voici donc le nouvel album de RAGE AGAINST THE MACHINE avec Chris Cornell le chanteur de SOUNDGARDEN. Cette présentation est certes abrupte, mais impossible, en ce qui me concerne d’occulter la comparaison. Ces deux groupes ont tellement marqués la décennie précédente que je ne peux m’empêcher d’y penser. Je recommence : voici donc le premier album d’AUDIOSLAVE.
D’emblée, ce qui m’a frappé lors de la première écoute, c’est que tous les titres énergiques de cet album me font effectivement penser à du R.A.T.M. ("Cochise", "Gasoline", "Exploder", "Light My Way"), ou a du SOUNDGARDEN ("What You Are"). La synthèse parfaite entre ces deux formations étant le deuxième morceau : "Show Me How To Live".
En fait, la véritable surprise de ce disque c’est que les différents membres du groupe parviennent véritablement à s’affranchir de leur style respectif que sur les morceaux plus calmes qui sont tous magnifiques ("Shadow On The Sun" le titre que je préfère, "Like A Stone", "I Am The Highway", "Bring Em Back Alive", "Get Away Car" assez bluesy, et pour clore l’album "The Last Remaining Light",
"Hypnotize" est la seule exception, un morceau assez rythmé et qui a son identité propre).
Tous les morceaux de cet album sont excellents, je mettrais de côté "Set It Off" qui est un poil plus faible.
Mais je vais mettre quatre étoiles et ceci pour la raison suivante : c’est que bien que cet album soit excellent, il n’atteint pas, en terme de fougue et de passion les albums de R.A.T.M. (Cf. l’album éponyme) ou de SOUNDGARDEN (Cf. "Badmotorfinger" ou "Superunknown"). AUDIOSLAVE est une dream-team, et comme souvent avec les albums provenant de « super-groupe », le résultat n’est pas supérieur à la somme des parties.