L’ami Saul Hudson n’a pas son pareil pour conserver une présence continue depuis son départ des GUNS. D’abord avec VELVET REVOLVER pour deux excellents opus chaudement recommandables, puis en solo. Il paraît que la marque des grands gratteux, c’est de savoir se mettre au service d’un collectif. Si tel est cas, alors qui peut encore contester que Slash fait indubitablement partie des plus grands ? Pour lancer son nouveau projet, le guitariste chapeauté convie ici la fine fleur de son carnet d’adresses, invitant ainsi Ian Astbury (The CULT), Iggy Pop, Ozzy, Dave Grohl (NIRVANA, FOO FIGHTERS), Chris Cornell (SOUNDGARDEN, AUDIOSLAVE) ou encore… Fergie (BLACK EYED PEAS), entre autres, à venir taper le bœuf avec lui.

Enfin, taper le bœuf… Il a quand même amplement laissé une marge de manœuvre afin que chacun des guests (un par titre) puisse adapter les morceaux à leurs univers respectifs. Ainsi, Andrew Stockdale fait du WOLFMOTHER sur l’excellent "By The Sword", M. Shadows du AVENGED SEVENFOLD sur "Nothing To Say" ou Lemmy du MOTÖRHEAD sur "Doctor Alibi", dont les textes résonnent différemment a posteriori (I went to see the doctor, he said, "you're pretty sick, you got some real bad habits, you'd better stop right quick"), et ainsi de suite. Tout le monde fait son taf avec application, sans génie mais sans fausse note. La palme de la surprise positive est décernée à Fergie d’ailleurs, qui se démerde franchement bien.

Et puis il y a sur ce disque la rencontre avec Myles Kennedy, le seul à signer deux chansons ici : la médiocre "Starlight" et la plus intéressante "Back To Cali" sur laquelle le chanteur brille particulièrement. Les deux ne se sont plus quittés depuis et ont même enchaîné les LPs accompagnés des CONSPIRATORS. Slash balance nonchalamment les soli dont il a fait sa marque de fabrique. Il a déjà sorti mieux, mais il a aussi souvent produit moins bien. Ce n’est probablement pas le point le plus intéressant de cette compilation qui n'en a pas le nom, mais qui se montre plus qu’intéressante en revanche en termes de qualité d’écriture, d’accroche musicale, et de variété, balayant de la Pop au Heavy, en passant par le bon vieux Hard Rock qui a fait sa renommée.

Le résultat est un disque hétérogène mais très agréable à l’écoute, qui survit parfaitement aux temps qui passe, et que je me recolle régulièrement avec plaisir dans les tympans près de quinze ans après. Bien sûr, il aurait pu être raccourci un chouïa, mais rien de réellement infâmant à déplorer (à part peut-être "Gotten" avec Adam Levine, le frontman de MAROON FIVE).

Note réelle : 3,5/5.

Morceaux préférés : "By The Sword", "Ghost", "Back From Cali", "Doctor Alibi", "Beautiful Dangerous", "Promise".