JASTA revient déjà, tel une Rocket (désolé…), après avoir payé son écot avec son groupe phare, HATEBREED (il officie également chez KINGDOM OF SORROW, side project Sludge, aux côtés de Kirk Windstein de CROWBAR), pour ceux qui ne suivraient pas au fond de la classe. Que les allergiques au Hardcore du gang du Connecticut ne fuient pas immédiatement, ce n’est pas de cela qu’il s’agit sur cette cuvée 2024.

Avant d’entrée dans le vif du sujet, précisons d’emblée que, tout amateur du groupe sus-cité sois-je, je ne fais pas partie des "die-hard" fans d’HATEBREED, ayant toujours trouvé qu’il manquait un petit quelque-chose à la recette proposée pour mériter son petit macaron Michelin : un brin de violence ou de mélodie supplémentaire sans doute, laissant le combo un poil le cul entre KNOCKED LOSE et COMEBACK KID, pour être plus explicite.

Teigneux comme une hyène, le chanteur nous revient en solo, pour nous pondre ni plus ni moins qu’un véritable album hommage au Thrash, l’artwork ne laissant que peu de place au doute (je ne vous ferai pas l’outrage d’expliquer la référence). Pour le coup, il suffit de jeter un œil aux guests présents ici : Chuck Billy (TESTAMENT), Phil Demmel (ex-MACHINE HEAD), Zetro Souza (ex-EXODUS), Scott Ian (ANTHRAX & co). Nul doute que si Mustaine ou Helfield avaient été disponibles, ils auraient été de la partie.

Contrairement à son précédent effort studio qui invitait un artiste par piste, Jamey Jasta assure malgré tout ici le gros du boulot au micro, ce qui donne à ce "...And Jasta For All" un véritable mélange de musique Thrash et de chant plutôt Hardcore. A ce titre, la pochette de "Lights... Camera... Revolution" eut peut-être été plus appropriée, tant l’intention comme le résultat pourront se rapprocher d’un SUICIDAL TENDENCIES de la grande époque, Jamey remplaçant avantageusement l’ami Muir, il faut bien l’avouer.

N'y allons pas par quatre chemins, ce quatrième LP solo est une indéniable réussite, un formidable exutoire qui saura indubitablement séduire les amateurs de Thrash old-school, très teinté 80’s, à l’image des invités. Ça riffe sévère, c’est rapide, ça tape vite et fort, ça envoie du solo à 300 km/h, sans jamais oublier la mélodie. Mais ce qui pourrait s’avérer un simple exercice nostalgique d’une période révolue est indéniablement réhaussé de cette teinte Hardcore chère à son géniteur. C’est ce qui me fera arrondir à la hausse ce 3,5/5. Car il convient malgré tout de reconnaître l’absence fondamentale d’originalité instrumentale. C’est hyper bien exécuté, mais il n’y a aucune volonté d’apporter quoi que ce soit à un genre qui a plus de quarante ans maintenant.