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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2017 Cryptoriana The Seduc...
2021 Existence Is Futile
 

- Style : Helioss, Agathodaimon, Anorexia Nervosa, Bal Sagoth, Carach Angren, Chthonic, Diabolical Masquerade, Graveworm, Illnath, Limbonic Art, Mystic Circle, Diablation, Lord Shades, Ad Inferna, Crest Of Darkness
- Membre : Solstice, Symphonity, The Haunted, Therion, Vallenfyre, Lost Symphony, The Blood Divine , Atrocity, Serotonal, Sarah Jezebel Deva , Acheron, Anathema, Angtoria, At The Gates, Brujeria, Code, Decameron, December Moon, Entrails, My Dying Bride, Paradise Lost, Masterplan, Massacre, Lock Up, Leaves' Eyes, Gorerotted
- Style + Membre : Old Man's Child, The Kovenant, Hecate Enthroned, Abigail Williams, Dimmu Borgir, Ancient
 

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CRADLE OF FILTH - Existence Is Futile (2021)
Par PERE FRANSOUA le 12 Octobre 2024          Consultée 80 fois

L’effondrement. Sociétal, politique, énergétique et surtout climatique, « Comment tout peut s’effondrer » comme le titraient Pablo Servigné et Raphaël Stevens, responsables de la diffusion de cette thématique en France. Les visionnaires qui nous alertaient depuis des décennies, trainés dans la boue ou laissés dans l’anonymat, ne doivent pas en revenir tant cette prise de conscience s’est répandue comme une trainée de poudre dans l’opinion publique, distillant un sentiment de malaise diffus mais profond, existentiel. Sans doute l’accélération des effets visibles du dérèglement climatique y est pour beaucoup. Le compte à rebours a commencé.

L’effondrement. Des fois Dani y pense, au volant de sa voiture de sport, de retour de tournée mondiale, entre quelques diffusions sur Insta de sa vie privée, copine, vacances et restaurants, au point qu’il en fit le thème d’un album, dont une partie du boulot a été terminé en pleine panique et enfermement généralisé. L’écho de la collapsologie et le Covid ont offert une caisse de résonance saisissante à cet "Existence Is Futile". Pour une fois, l’évocation de l’apocalypse devient concrète, on sort de la Fantasy pour en faire un sujet social et philosophique.

Le thème est abordé explicitement dans le morceau "Suffer Our Dominion", un jouissif brûlot, conduit par un riff Heavy Thrash rappelant IMMORTAL. Les humains ont tout salopé et conduit la Nature à la catastrophe, la Nature va se venger et nous faire disparaitre. Simple, basique. Les narrations de Doug Bradley (comme sur "Godspeed…") sont encore plus explicites : les effondrements de masse sont dus à l’activité humaine à cause de la surpopulation, et soit on limite nous-mêmes la population, soit la Nature va le faire violemment.
Au-delà du fait qu’inclure ce genre de thématique, exprimée par les vers si bien scandés de Dani, est percutant et pertinent, je ne peux qu’être en désaccord avec l’argument par la surpopulation. Même s’il semble évident tant il est répété, le problème de la surpopulation, on parlait de « néo-malthusianisme » avant, on parle aujourd’hui de « populationnisme écologique », « est-ce qu’on ne serait pas trop nombreux sur Terre ? », souvent raciste (on préférerait que ce soit les autres qui réduisent leur population), sert surtout à invisibiliser tous les autres facteurs : capitalisme carbo-fossile, exploitation des ressources inégales, surconsommation des pays riches et sous consommations des pays pauvres, etc. L’empreinte carbone d’un seul Dani Filth doit équivaloir à celles de vingt-cinq villages du Bangladesh. Qui est en trop ? Ah, ça se discute, il y a peut-être du bon Black Metal au Bangladesh.

L’angoisse existentielle, que procure la prise de conscience des effondrements en cours et à venir, infuse sur l’ensemble des textes du disque. Abordée tel un film d’horreur apocalyptique, elle devient terreur existentielle sur "Existential Terror", incroyable première fulgurance de l’œuvre, pleine de rebondissements, qui nous rappelle que nous ne sommes que de la poussière et des ombres. Notre annihilation, c’est bien plus bon en chanson. Ce titre est tellement réussi qu’il est directement devenu un incontournable en concert, alors qu’il ne fait même pas partie des single/clip mis en avant.
À l’opposé du spectre et du disque, "Us, Dark, Invincible", semble défier notre extinction future en se disant que nous, les sombres alternatifs amateurs d’arts bizarres, quitte à crever, ce sera le sourire aux lèvres, conscients d’en avoir profité. Remarquablement efficace, le titre court comme les scansions de Dani, le refrain formidablement fédérateur, voici un autre titre passé au couronnement en concert sans avoir été mis en avant en vidéo.

Mais les titres phares mis en images, ça dit quoi ? On sait que parfois COF avait un bon titre sorti en clip mais qui cachait la forêt de la médiocrité de l’album. Cette fois c’est la délectation. "Crawling King Chaos" et "Necromantic Fantasies", chacun dans son genre, la décharge démoniaque brûlante pour l’un, le conte cruel gothique pour l’autre, sont parmi les meilleurs morceaux de toute la carrière des Anglais.

Ça fait déjà beaucoup de bons titres évoqués dans cette chronique théoriquement expresse. Mais attendez ce n’est pas fini.
L’album est bien construit. Trois salves de trois titres chacune, introduites ou séparées par des pièces symphoniques, on a le temps de se remettre ou de se préparer. Et même si celle du milieu semble plus faible, notamment avec la lente ballade "Discourse Between A Man And His Soul", seule chanson que j’ai eu souvent tendance à sauter, le niveau est tout de même très haut, et j’affirmerai même avec le long recul des innombrables écoutes que "The Dying Of The Embers" est une autre très belle pièce, pleine de surprises. Et puis il y a le dernier titre clipisé, le galopant "How Many Tears To Nurture A Rose?", dévoilé durant la diffusion en streaming du double concert sans public avec l’intégralité de "Dusk…". Si je n’aime pas trop ce clip épileptique, le titre continue de se laisser savourer.

Qu’il se délecte sadiquement de notre annihilation ou qu’il recherche une consolation face au désastre dans l’amour de la mort symbolique, cet opus s’impose comme une éruption de vie et de créativité, à travers une accumulation d’excellents titres, au point que j’en arrive à la conclusion qu’il s’agit de la plus grande réussite de CRADLE OF FILTH depuis vingt ans, et plus.
Ainsi, "Existence Is Futile", concluant la trilogie de la renaissance artistique et scénique, la referme aussi et laisse peu d’espoir d’être surpassée ou égalée dans l’avenir. Richard Shaw est parti, Annabelle ne fit que passer. Je sais que les nouveaux membres, déjà bien intégrés, semblent investis et tout à fait à la hauteur. On verra bien. Mais j’ai conscience de la chance d’avoir pu voir un groupe, que j’ai tant aimé puis tant dénigré, revenir à un tel niveau et à me faire tant plaisir. Tout peut s’effondrer, surtout un groupe de musique, mais tout peut renaître. Il y a de l’espoir ?

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   PERE FRANSOUA

 
   (3 chroniques)



- Dani Filth (chant)
- Martin Skaroupka (batterie, orchestrations)
- Daniel Firth (basse)
- Richard Shaw (guitare)
- Marek Smerda (guitare)
- Anabelle (chant, synthé, orchestrations)


1. The Fate Of The World On Our Shoulders
2. Existential Terror
3. Necromantic Fantasies
4. Crawling King Chaos
5. Here Comes A Candle… (infernal Lullaby)
6. Black Smoke Curling From The Lips Of War
7. Discourse Between A Man And His Soul
8. The Dying Of The Embers
9. Ashen Mortality
10. How Many Tears To Nurture A Rose?
11. Suffer Our Dominion
12. Us, Dark, Invincible
13. Sisters Of The Mist
14. Unleash The Hellion



             



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