Ce qui est terrible avec le Thrash Crossover, c'est qu'il ne faut que quelques mesures pour le reconnaitre !
Trop souvent dans l'immensité des genres et styles de notre Metal, il faut batailler sur les appellations, les dénominations et autres qualificatifs.
Ici, grâce aux Texans de POWER TRIP, pas de difficultés, rassurez vous : une méchante base Hardcore, du riff de mammouth et un son bien gras, et nous voilà contentés.

En même temps, il fallait oser assumer jusqu'au bout comme le guitariste Black "Rossover" Ibanez (si, si, je vous jure que c'est comme cela qu'il se définit!).
Formé en 2008, le groupe ne sort son premier L.P qu'en 2013 : "Manifest Decimation" est publié chez le label Southern Lord, spécialisé en Doom, Drone, Sludge et Metal expérimental.

Ce premier effort illustre toutefois la jolie spécificité de POWER TRIP : il intègre des éléments de Punk Hardcore certes, mais un peu de Speed Metal et surtout des éléments de Death Metal. J'en veux pour preuve la voix caverneuse et grasse au possible de Riley Gale mais également, et j'en mettrais ma main à couper, l'artwork de ce premier effort qui aura attirer ici des amateurs de bon gros Death voire de Grind !

Dès les premières notes du titre éponyme (après cette longue intro bordélique sans grand intérêt, tout comme le pseudo fade to black du dernier morceau "Hammer Of Doubt" au passage), tout le potentiel suinte : un riffing mur de grattes, un bon hurlement et une section rythmique qui claque... S'ajoutent rapidement quelques p'tits soli bien nerveux vraiment réussis et c'est dans la boîte.
Vous trouverez de gros morceaux de NUCLEAR ASSAULT, VIO-LENCE, CRO-MAGS mais également des relents de SODOM et de MUNICIPAL WASTE notamment.

En 35 minutes top chrono et huit morceaux, POWER TRIP réussit le douloureux exercice de nous afficher tout son potentiel mais également ses limites en ne parvenant pas à éviter la redite... C'est trop souvent l'écueil du genre et la naïveté de ce "Manifest Decimation" semble ne pas échapper à la règle : on se brise la nuque sur des jolis breaks ("Heretics For"), on se délecte de quelques speederies en solo, mais tout cela se répète encore et encore au final, sans grande originalité. Il faudra aussi s'habituer à l'écho placé sur la voix de Riley, qui, à titre personnel, m'aura longtemps posé souci.

Mais une chose est certaine : vivement la suite car ces lascars ont de quoi nous émoustiller encore davantage !

Note réelle : 3,5/5.