Voilà près de trente ans que Jamey Jasta écume les scènes Metal et a gagné le respect et la sympathie des fans du monde entier au travers de son engagement complet pour notre musique.
HATEBREED, KINGDOM OF SORROW pour ne citer que ses références en tant que fondateur, Stillborn Records en tant que propriétaire de label, présentateur de MTV’s Headbangers Ball de 2003 à 2007, et j’en passe.
Il s’offre depuis 2011 un autre espace de liberté scénique grâce à son projet solo, sobrement intitulé JASTA, entouré du même line-up, immuable.

Pour ce quatrième effort, vous aurez évidemment noté l’immense clin d’œil au quatrième opus studio de METALLICA : Jamey s’est carrément placé en remplaçant de la justice, tout en singeant le titre avec un jeu de mots bien trop facile… Passons sur ce p’tit coup de comm’ mais je suis prêt à parier que certains d’entre vous ont pu cliquer sur cette chronique, pensant un lien avec les Four Horsemen !

La spécialité de notre lascar est de faire venir des guests à chaque sortie : il varie simplement la dose. Sur le dernier en date, "The Lost Chapters, Volume 2", J. Jasta avait fait fort avec une foultitude de présences et de participations. Il soigne ici la diversité des caméos tout en invitant de sacrées références : Chuck Billy (TESTAMENT), Steve "Zetro" Souza (EXODUS) au chant, Dee Snider aux chœurs (sur "No Dream Is Free"), Scott Ian et Phil Demmel à la guitare, chacun sur un titre ! Comme on en dénombre dix ici pour une durée de 36 minutes, c’est 40 % d’invités avec un sacré C.V. qui ne laisse pas planer grand doute : opération Hardcore teinté de Thrash Metal pour tous !

Il vous suffira, et je m’y engage, de découvrir le premier titre ("They See Us As Prey") pour vous retrouver en terrain conquis : ce morceau s’offre une ouverture à la SUICIDAL TENDENCIES des années 90 (les guitares m’ont beaucoup fait penser à la période ultime Rocky George, encore plus criant sur l’ouverture de "No Dream Is Free") avec des gros morceaux de MEGADETH avant de nous lâcher une bombinette Thrash Hardcore qui fait mouche directement.
La production est excellente et diablement en adéquation avec le produit proposé : brute, directe "in your face", avec cette touche puissante et chaude/ronde si personnelle à HATEBREED. Ne soyez pas inquiet, il n’était pas question que cette folie pure soit modifiée ! Il n’oublie pas également de nous proposer ses thèmes de prédilection côté lyrics, autour de la vie, de la société, des combats intérieurs de chacun et des injustices notamment.

La fougue du frontman est donc toujours aussi marquante : son timbre de voix est toujours génial, son énergie ultra communicative. "Armor Your Mind" se combine immédiatement au premier titre cité et vous gifle directement. Même constat tout au long de l’album : "Ring Of Truth", JASTA poursuit ainsi sa fusion de tous les genres dont raffole son fondateur. Il rend ainsi hommage à la Bay Area avec Chuck sur "Create The Now", laisse carte blanche à l’une de mes idoles Scott Ian qui lui propose sa science du riff ("R.M.P.C", sèche comme un coup de trique), balance un titre plus Punk Hardcore ("Suicidality") avec un lead de Demmel bien senti. Si le riffing d’un SLAYER sur sa fin de vie (même sentiment avec l’ouverture de "The Phoenix Way") servira de référence à "Assimilation Agenda", on retiendra surtout le duo au chant de Jamey avec la voix de canard éraillé de Sousa ! Une association surprenante mais intéressante.

JASTA est bien plus qu’un side-project, je n’en ai jamais douté, mais ce " …And Jasta For All" ne laisse planer aucun doute. Il s’agit d’un opus intègre, sans fioriture, sans proposition pompeuse voire prétentieuse. Non, simplement un Hardcore teinté d’influences Thrash qui fait mouche, encore et encore. Il s’agit véritablement d’une galette sincère, hommage musical à des genres qui se marient parfaitement.
Frais, d’une immédiateté rare et bienvenue, cet album est un excellent moment qui ravira vos esgourdes, je peux vous le certifier.

Note réelle : un bon gros 4/5 pour un must have.

Top : "They See Us As Prey", "Armor Your Mind", "No Dream Is Free".