C'est quatorze mois après son "Practice What You Preach" que TESTAMENT nous sert déjà son nouvel L.P. Ce quatrième effort est donc fort logiquement la suite peu originale d'un album déjà sans grand intérêt.

TESTAMENT assume et développe ici son Thrash Metal plutôt technique (comprenez mélodique globalement), porté par son guitariste Skolnick tout en y développant encore davantage un côté progressif. A ce titre, "Seven Days Of May" délivre un exercice solo vraiment plaisant.
Si "The Ballad" apportait une originalité certaine, "The Legacy" se veut le jumeau de cette dernière sans parvenir à convaincre réellement, faute d'originalité.
En effet, il ne suffit pas de placer un titre instrumental flamenco ("Beggining Of The End") pour soulever les foules de Thrasheurs en attente de riffs cinglants.
Côté lyrics, on ne change pas une équipe qui gagne (politique, religion, suicide, état de la société, ...) mais vous l'aurez compris en mode pilote automatique musicalement.
Louie Clemente et sa batterie trop présente vont donner une tonalité quelconque voire pénible à l'ensemble. La routine s'installe très vite et l'on décroche très rapidement de cet album.
Chaque construction se répète : Chuck sur le couplet, le solo qui tente de rameuter du monde, et on recommence... "Face In The Sky", "Falling Fast", toujours la même histoire...
il faut attendre la basse groovy qui lance "Souls Of Black" pour découvrir un poil de nouveauté : on lorgne un instant sur le côté funky d'ANTHRAX, mais vraiment pour peu de temps.

"Souls Of Black" est un album qui interroge : il n'apporte rien et semble combler une sorte de vide ou du moins de besoin.
Eric Peterson reconnaitra plus tard que l'album a été composé dans l'urgence absolue, celle de vouloir à tout prix (sic) participer à la tournée "Clash Of The Titans" avec SLAYER, MEGADETH et SUICIDAL TENDENCIES avant par la suite d'ouvrir sur toute la tournée "Painkiller" de JUDAS PRIEST...
Une fois encore au final TESTAMENT nous pond une galette pas fondamentalement mauvaise mais sans grand intérêt. 39 minutes qui remisent dans leur contexte font bien plus qu'interroger : les Américains approchent d'un carrefour artistique et de valeur qui met en péril l'existence même d'un groupe qui va devoir se ressaisir.

Note réelle : 1,5/5, et je suis de bonne humeur.