La grande force d’ALCEST, c’est de savoir unir dans leur œuvre les esthètes et les bourrins, les fin-gourmets et les morfales, les curieux et les amateurs. D’une approche particulièrement accessible, leur musique se découvre et s’explore sans relâche, excavant des harmonies passées inaperçues au premier abord. "Les Chants De L’aurore" ne dérogent pas à la règle, et s’avèrent une fois (de plus) parfaitement succulents.

Il est toujours osé de chroniquer un disque comme celui-ci, sans faire preuve du recul qui devrait nous guider. Mais il est également tellement tentant de partager avec vous, chers lecteurs, ce que l’on estime être une réussite sans réserve. Les fans y retrouveront tout ce qui fait le sel de la musique du duo, ces envolées planantes mélancoliques, ces traces à peine effacées de Black qui viennent saisir les esprits qui auraient eu tendance à se perdre dans les rêveries concoctées par Neige.

Storm l’a très bien résumé : "Les Chants De L’Aurore" constitue une parfaite synthèse de la discographie des Frenchies, une touche lumineuse plus marquée toutefois. Signe d’un apaisement personnel peut-être, l’opus s’avère moins mélancolique que par le passé, j’oserai presque user du qualificatif "positif", malgré les touches limite-DSBM de la sublime "Améthyste". Peut-être les auteurs ont-ils fini par trouver une forme d’apaisement dans le monde enivrant confectionné depuis maintenant près de vingt ans.

Quel retour, plus de cinq ans après un "Spiritual Instinct" qui m’avait déjà transporté.

Note réelle : 4,5/5.