Au moment de revenir sur quelques skeuds au capital sympathie indéniable qui ont su émailler mon année 2024, il serait un peu malhonnête de ma part de ne pas vous prendre quelques minutes de votre précieux temps pour aborder le cas OCTOPLOID. Alors on ne va pas vous abattre la carte d'un Progressive Melodic Death-Metal pimpant en vous faisant miroiter des rebondissements dans les structures, un riffing chromé et reluisant, des chanteurs qui de leur organe d'airain, se forgent leur propre voie, et cætera, et cætera …

Car si tout cela, "Beyond The Aeons" sait le proposer en quantité comme en qualité, hein, nous, on va plutôt vous poser les termes ainsi :

▷ Vous aimez AMORPHIS en son milieu de carrière ? Routinier mais consciencieux ? Celui qui sait faire poindre le soleil du Nord, par transparence, au travers même de ses mélodies hivernales ? Surtout s'il ne s'interdit pas quelques incartades vers ses heures les plus Death des 90s ?

Alors OCTOPLOID est fait pour vous ! De "Coast Of The Drowned Sailors" et son côté old-school sur son riffing metal/basse et son chant d'antan, à "The Hallowed Flame" ou aux couplets de "A Dusk Of Vex" qui renverraient presque à "The Karelian Isthmus", quasiment tout ici pourra vous évoquer le travail des plus fiévreux rejetons d'Helsinki.

▷ Vous aimiez BARREN EARTH à ses débuts ? Procédurier mais aventureux ? Celui qui savait sublimer sa partition là d'un emprunt jazzy, ici de calmes acousticités, pour revenir retourner le permafrost d'un savoureux riffing OPETHien des grandes heures, garni de ce qu'il faut de moog et d'hammond ?

Alors OCTOPLOID est fait pour vous ! Ah si, on citera "The Dawns In Nothingness", "Coast Of The Drowned Sailors" (là aussi), ou ces bangers que sont "Shattered Wings" et "Concealed Serenity", typiques du all-star band finlandais.

Vous voyez, comment la question elle est vite répondu ?!

Évidemment, tout s'explique assez logiquement puisque la tête pensante d'OCTOPLOID n'est autre qu'Olli-Pekka Laine, justement bassiste à ces heures jamais perdues au sein de ces deux dernières formations. Et qu'est-ce que ça s'entend, en termes d'exploration musicale ! Mais ça ne s'arrête pas là, puisque le line-up s'octroie les services de Kim Rantala et Kasper Mårtenson (en guest), tous deux ex-claviéristes d'AMORPHIS (et de BARREN EARTH, en prime, pour le second).

Et attendez ça va encore plus (trop ?) loin ! Le gars ne sait apparemment plus s'arrêter au moment d'évoquer ses prestigieuses formations eu égard aux guests qui viennent ici pousser la chansonnette : Tomi Koivusaari et Tomi Joutsen d'AMORPHIS (le premier en étant le vocaliste/guitariste initial et le second, l'actuel et troisième performer à ce poste) et - je vous le donne en mille - Mikko Kotamäki (SWALLOW THE SUN) et Jón Aldará (HAMFERÐ, IOTUNN) ayant tout deux chanté chez … oui, BARREN EARTH ! Si Janitor Muurinen de XYSMA et MANNHAI (l'autre projet de OP Laine) et Petri Eskelinen (FEASTEM, RAPTURE) viendront compléter l'effort vocal global, on ne peut néanmoins pas faire plus clair, en termes de prétentions (et de talent) !

Les huit (neuf) titres sont saupoudré de riffs qui sauront résister à la rigueur de n'importe quel hiver septentrional, de soli qui s'envolent très haut et d'une basse chaude comme la braise qui n'hésite jamais à pousser les murs pour se faire sa place, participant ainsi au groove ambiant (ce "Monotony" de bonustrack, là, âpre et brulant comme un sauna).

Vous l'aurez normalement déjà compris, si OCTOPLOID ne réinvente rien (est-ce seulement son but ?), il maitrise néanmoins suffisamment cette formule si spécifique à ce Melo-Death progressif finlandais si particulier, pour passer trois bons et très colorés quarts d'heure en sa compagnie. Ne gardant vraiment que le meilleur des deux combos susmentionnés, le ripoff est assumé, et prend totalement sens vu qui est à la tête de l'entité. Nul doute que les amateurs devraient néanmoins être comblés.