"Pratice What You Preach" est un album marquant dans la carrière de TESTAMENT.
Il propose un virage sur le fond comme sur la forme : il propose un propos innovant et engagé (politique, écologie, rupture, prévention du suicide, religion...) au travers de ses titres. On y parle d'holocauste environnemental ("Greenwood Effect") en y abordant un côté mature comme sur "Sins Of Omission". La gravité des sujets abordés accompagne donc la maturité d'un groupe qui s'installe dans le paysage du Thrash Metal.

Musicalement, le groupe intègre désormais des éléments plus Heavy Metal dans ses morceaux : ces derniers sont particulièrement accessibles, en raison notamment des soli ultra soignés et dociles d'Alex Skolnick ("Sins Of Ommission", "Perilous Nation", "The Ballad" évidemment ou encore "Pratice What You Preach", "Nightmare (Coming Back To You)).
Mais le hic arrive donc rapidement avec cette touche beaucoup trop "Prog" pour moi ici (j'aimais pourtant les petits bouts de Jazz/ Fusion)... Si TESTAMENT fait mouche avec l'excellent "Nightmare (Coming Back To You)" qui semble tout droit sorti de "Peace Sells" de MEGADETH avec deux minutes vingt ultra efficace, je dois bien avouer que cet opus n'arrive pas à faire autre chose que me laisser de marbre.
Certes, le titre éponyme est sympathique, "The Ballad" est un morceau à tiroirs qui monte en puissance mais sans grande originalité au final. Les soli sont vraiment "chouettes" (comme j'ai horreur d'écrire cela, tellement connoté "gentillet" au final en terme de sens) mais sans jamais nous faire grimper aux rideaux.

C'est bien simple : malgré de nombreuses écoutes, l'ensemble ne constitue pas un album que l'on retient. Tout est trop aseptisé ici, jusqu'à la voie de Chuck qui semble être en pilotage automatique : tout est beaucoup trop prévisible, sans punch.

"Practice What You Preach" est gentiment défendable et pudiquement préservé : il n'est toutefois en rien un album marquant, vous l'aurez bien compris, en raison de son absence de prise de risque et d'accroches.