Que Slash s’attèle à un disque de Blues, ce n’est pas forcément étonnant. Depuis le début des GUNS, nous avions deviné qu’il était très attaché au genre. Qu’il le fasse aussi tard dans sa carrière est déjà plus étonnant. Pour "Orgy Of The Damned", Saul Hudson nous la joue comme sur son premier album solo, où de nombreux invités s’échangent le micro le temps d’une chanson. Sur ce genre d’exercice, cela permet d’apprécier différentes tessitures vocales sur un genre parfois exigeant à ce niveau-là et certains s’en sortent forcément très bien, à l’instar de Paul Rodgers (le contraire aurait été étonnant) ou encore Beth Hart qui a une voix taillée pour le style.

Et globalement, tout le monde est à sa place. Que ce soit Iggy Pop ou Brian Johnson, personne ne déçoit, on sent que chaque musicien était investi dans la tâche qui lui était confiée. Nous avons droit à des reprises de standards très propres, joliment interprétées, avec un Slash impérial à la guitare. On appréciera également qu’il ait laissé la place à certains de ses invités pour placer un solo à la guitare, ou un petit coup d’harmonica (hello Gibbons et Tyler, entre autres). Non, sur ce point, le disque est irréprochable.

Seulement voilà… Quand on aime le Blues, difficile d’être étonné par ce disque. La plupart des chansons reprises ici sont des standards. Et pas que du Blues d’ailleurs, la Soul n’est pas oubliée avec "Living For The Cry" de Stevie WONDER ou l’interprétation qui est faite du "Papa Was A Rolling Stone" (sur laquelle Demi Lovato s’avère pour le moins étonnante). Mais voilà, ce titre est l’exemple typique de la chanson qui a été reprise par à peu près tout le monde quel que soit le bord musical. Sur ce point, Slash ne s’est pas vraiment creusé les méninges et a choisi une espèce de sécurité en reprenant des standards pour ne pas brusquer les personnes qui apprécient le genre sans chercher à le creuser.

C’est du joli travail, c’est bien fait (et sérieux, on tombe à genoux devant une Beth Hart impériale), mais contrairement à certains geeks du Blues (je pense aux Clapton, Page, Beck et autres Gallagher) il ne prend pas de risques et c’est dommage. Dommage de ne s’attarder que sur ce qu’il écoutait à la radio gamin et ne pas nous faire découvrir des pépites méconnues. Un bon disque donc, mais à réserver avant tout aux fans du bonhomme.

Note réelle : 3,5/5.