Cet album a accompagné mon road-trip le long de la route 66 durant près de quinze jours, en compagnie de CADILLAC THREE, BLACKBERRY SMOKE, WHISKEY MYERS et autres formations dites « Rock Sudiste / Country ». Je ne saurais donc me montrer objectif quant au potentiel évocateur de ce second "Book Of Shadows", que je place pour ma part légèrement un cran au-dessus de son prédécesseur. La production notamment, explique ce sentiment, tant elle évolue dans un registre bien plus chaleureux que sur le premier volume.

Gorgée d’émotions, la voix de l’ami Zakk est mélancolique à souhait, et incarne à merveille les compositions nostalgiques issus de la sensibilité du leader du BLACK LABEL SOCIETY, à peine dissimulée sous une grosse barbe velue et des muscles de catcheur. Pas totalement acoustique au sens propre du terme comme pourrait se montrer un exercice unplugged, le disque n’en reste pas moins extrêmement posé et calme. De ces bases qui invitent à une balade automnale ou à un café chaud au coin du feu comme l’évoque Fenryl, s’extirpent des soli inspirés, loin des branlages de manche dont l’ancien guitariste d’OZZY sait parfois faire preuve. Il officie ici dans une relative sobriété plus que bienvenue, servant les chansons sans jamais prendre toute la lumière avec ses gammes assénées à 300 km/h.

Ce "Book Of Shadows II" est une traversée de l’Amérique musicale, puisant autant dans la Country que dans le Folk, allant chercher ses leads de guitares du côté des grandes icônes Hard-Rock des 80’s, revisités à la sauce BLS ("Darkest Hour"). L’ensemble n’en reste pas moins cohérent et assez unique en son genre. Gavé de highlights ("Forgotten Memory", "Lost Prayer", "Autumn Changes", "Sleeping Dogs"), le voyage ne souffre d’aucun temps faible ni filler malgré ses quatorze pistes, et s’écoute d’une traite avec une délectation renouvelée titre après titre.

Du coup, et au vu de la stagnation de sa formation principale qui peine à trouver son second souffle, on a envie de demander : à quand le troisième ?