CULT OF LUNA, seulement un bon élève ? Vous avez quatre heures.

CULT OF LUNA fait partie de cette vague, du début des années 2000, de nouveaux arrivants dans le paysage Sludge Atmosphérique jusque là très peu peuplé. Si NEUROSIS régnait en maître et en mentor du jeune DIRGE, d'autres rares petits groupes avaient eu l'occasion de s'exprimer, notamment les surprenants Tchèques de LVMEN. Et c'est donc après un Split avec le groupe aux mille sorties éponymes, SWITCHBLADE, que CULT OF LUNA décide de faire le grand plongeon et de proposer son premier album.

Originaires de Suède, la distance ne les a pas empêchés de goûter au met américain des '90s : NEUROSIS. L'influence se ressent donc sur leur première entrée en studio, mais seulement en surface. Et c'est là où se situe la force de la formation. On pourrait se dire qu'il est aisé pour un nouveau groupe de cette période de se détacher des influences, encore fallait-il trouver le cocktail gagnant. Et celui des Suédois est particulièrement fort. Distillant une atmosphère à la fois introspective et bigrement apocalyptique, entre le désespoir de l'Être et l'explosion de notre Monde, CULT OF LUNA fait trembler vos repères. Le seul rapprochement que l'on peut faire avec les titans du genre serait ce goût pour les maelströms d'émotions âpres et de guitares rudes. A part ce point-ci, le combo réussit à proposer une autre facette du genre sur son premier album. Leur musique est plus dense, plus flou, moins immédiate. Nous encerclant littéralement, envoyant la basse nous marteler les côtes... On sent ici un réel désir de jouer sur le caractère résolument insaisissable de la musique.

Il ne faut pas essayer de comprendre ce qu'il vous arrive et se laisser pénétrer. CULT OF LUNA, bien plus qu'un élève, s'inspire des pensées de son maître afin de créer sa propre tambouille, plus sombre et plus introspective. Un premier album puissant, complet, compact, profond... C'est quand même quelque chose.

Breathe in the smoke and get high on misery