Ce qui est appréciable avec le ANTHRAX période Bush, c’est que le groupe était en évolution constante. "Volume 8" ne sonne pas comme "Stomp 242", qui lui-même ne reprenait pas la formule de "Sound Of White Noise". C’est certainement pour cela que la période Bush est considérée comme étant la plus créative et que la période Belladonna est synonyme de succès commerciaux. Car oui, il ne faut pas l’oublier : dans l’univers du Thrash, évoluer n’est pas toujours la meilleure idée pour conserver sa fan-base.

"Volume 8 The Threat Is Real" porte bien son nom puisqu’il s’agit du 8ème album du groupe. Mais surtout, c’est un disque relativement foisonnant, qui part un peu dans tous les sens, mais qui se veut assez varié au final. Bush livre encore une fois une prestation de haut vol. Ce mec en impose derrière le micro, il s’est adapté à l’univers plus violent d’ANTHRAX sans sourciller, alors qu’il avait déjà montré de belles choses avec ARMORED SAINT. Il est clairement un atout pour le groupe à ce moment, qui peut s’appuyer sur lui pour faire progresser sa musique.

Et là, il convient de saluer le travail de Charlie Benante, qui parvient à trouver de nouvelles idées, à ne pas reproduire systématiquement ce qu’il a déjà fait et qui clairement se fait plaisir en proposant une musique qui continue de sonner de façon moderne. Et son jeu à la batterie demeure monstrueux, groovy et très efficace. Lombardo est souvent cité comme étant le meilleur batteur de Thrash, mais je me demande parfois si Benante n’est pas tout simplement sous-estimé.

"Volume 8" contient de belles pépites. Les titres sont un peu plus pensés comme des « chansons », ils sont plus courts que ce que le groupe proposait jadis, nous avons même droit à deux intermèdes bien Punk et une espèce de Country qui nous renvoie au travail effectué sur "Bare" quelques années plus tôt. Le groupe est toujours présent pour balancer de sacrés parpaings dans la tronche ("Crush", "Inside Out", "Born Again Idiot"), cependant le disque est un peu trop long, trop chargé, et tout ne se retient pas très bien, montrant par-ci par-là quelques faiblesses.

Pas de quoi fouetter un chat, rien de rédhibitoire. ANTHRAX poursuit son petit bonhomme de chemin avec un disque solide, un peu moins monolithique que "Stomp 242", un album dont il peut être fier encore une fois. Après celui-ci, il faudra s’armer de patience pour découvrir son successeur.