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- Style : Custard, Virgin Steele, Majesty, Domine, Steel Attack
- Membre : The Rods, Fabienne Shine , Burning Starr, Ross The Boss, Shakin' Street, Holyhell
 

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MANOWAR - The Triumph Of Steel (1992)
Par FREDIAN le 4 Décembre 2024          Consultée 196 fois

Le boursouflé "Kings Of Metal" a fait exploser le groupe. Exit Ross moins dans le délire Trve Metal Brothers que Joey et Eric et qui s'en est allé jouer du Blues. Arrive le shredder David Shankle. Scott fait l'impasse, pour s'occuper de son enfant malade (1), et propose le poste au jeune et foudroyant Rhino. Le "navire" se voit puissamment réarmé et ce "Triumph Of Steel" sera l'album le plus Speed/Power de leur carrière.

Dès le gargantuesque premier morceau, deux confirmations que (me) laissaient entrevoir leur précédent supposé magnum opus. Les ambitions conceptuelles et cinématiques (pas encore symphoniques ici) de Joey se manifestent et le groupe (Joey ?) continue de nous prendre pour des cons. "Achilles, Agony And Ecstasy In Eight Parts". Rien ne vous choque ? "In Eight Parts"... Hein ? "IN EIGHT PARTS" !!! Sans déconner… Quelle est l'idée ? On fait un titre de vingt-huit minutes, nos fans sont trop cons, on va les prévenir…. Remarque, beaucoup de fans ont tiqué sur ces vingt-huit minutes. Évidemment, la durée n'est pas le problème. La thématique colle parfaitement à la musique du groupe et je préfère de très loin cette ambition démesurée de s'attaquer à une fresque mythologique plutôt qu'une énième resucée (à laquelle on aura droit dès la piste 2) des "Brothers of mes c*uilles". En plus, l'écriture de DeMaio sera plébiscitée pour sa justesse par une équipe de chercheurs (lettres classiques ; langue, littérature et mythologie grecques) de l'université de Bologne en Italie (2). Comme quoi il n'y a pas de fatalité à écrire des paroles kitsch et/ou bas du front.

Non, le problème c'est la composition. Le titre est ampoulé par trop de longueurs inutiles. Cinq minutes de solo de batterie (alors OK Rhino tabasse mais à quoi bon ?), près de quatre d'un double solo de basse, "Funeral March" tourne trois minutes en boucle. Le "Prelude" pouvait être réduit de moitié. Les ouverture et fermeture de "Hector's Final Hour" s'étendent aussi trop. Et en grattant le reste, du gras pouvait être retiré sans perdre de saveur. Si MANOWAR avait réalisé un soutien vidéo (pourquoi pas sous forme de BD animée puisque le groupe aime les records et les premières ; RUSH a bien vu son "2112" adapté en comic booklet), ce superflu aurait pu s'illustrer. Mais là nous avons "juste" une piste audio qui, allez, même en gardant un zeste du solo de batterie et en incorporant un soupçon de ceux de basse à "Death Hector's Reward", qui fait presque doublon avec la partie finale, aurait pu tout exploser en plafonnant à quinze minutes. Car "Hector Storms The Wall" et "The Glory Of Achilles" poutrent comme jamais (on imagine la violence des affrontements, on voit le sang, le feu, la mort, la haine). Rhino, tel un Dave Lombardo du Heavy/Power, y insuffle une patate d'enfer, c'est les Hécatonchires qui portent Hector et Achille dans leur combat séculaire. "The Death Of Patroclus" et "Hector's Final Hour" apportent la nuance, le calme après la tempête, le deuil après la bataille, le destin tragique face aux Dieux de l'Olympe. Bref, cette suite "Achilles..." a été beaucoup trop décriée à mon sens et n'est pas le talon d'Achille (huhu) du disque. Elle comporte même assez de moments forts pour envisager le grand titre qu'elle aurait pu/du être.

Le reste du disque est inégal. Passons le traditionnel et inutile fan-service Metal way of life, "Metal Warriors", déjà évoqué. Je sors deux grands titres. Un "Spirit Horse Of The Cherokee" habité, envoûtant, presque ensorcelant ; et un vibrant hommage de Joey à ses origines et à ces Natifs chassés de leur terre (3). Et la sublime "Master Of The Wind", première véritable ballade du groupe, ses lignes de chant lumineuses et ses claviers cheap mais qui n'empêchent pas la magie d'opérer. In fine, c'est toujours la même allégorie qui s'exprime, le dépassement de soi et la quête d'accomplissements personnels.

L'influence des nouveaux membres booste l'agressivité du groupe et le Heavy speedé et Powerisant des parties les plus dévastatrices d'"Achilles..." se retrouve sur plusieurs titres (un "Ride The Dragon" un peu monomaniaque mis à part une belle déclinaison de riffs après le premier refrain ; "The Power Of Thy Sword" qui, malgré ses couplets flemmards, se veut un tableau épique plutôt réussi d'un champ de bataille Howardien (4) ; la fin tumultueuse de "The Demon's Whip"). Mais MANOWAR abuse des bruitages et ambiances ; si la flûte, le vent et le galop des chevaux introduisent l'esprit Cherokee sur "Spirit Horse…", les épées de "...Thy Sword", le fouet de "Demon's Whip" et son intro houleuse bien trop longue alourdissent des compos déjà copieuses. "Burning" voit même le retour des narrations qui coupent la dynamique et gâchent totalement le Rock'n'roll bonnard du riff. Au final MANOWAR veut trop en faire, à l'image de sa pièce d'ouverture, et parfois se perd comme sur ce "Demon's Whip" sans queue ni tête entre son riff bien Heavy, ses soli bordéliques et ce final speedé.

"The Triumph Of Steel" est un album à part dans la discographie de MANOWAR. Son line-up transitoire (ente les périodes Ross The Boss et Karl Logan) les ont peut-être conduit à tenter une approche plus cinématique et plus extrême dans leur jeu, en profitant des capacités techniques des nouveaux venus. Il en résulte un album bancal, aux ambitions louables mais inabouties.


Note réelle : 2,5/5 arrondi mathématiquement à 3.
5/9 (eh oui il y a le "Prelude In One Part") + 3,5/7 = 2,66/5.

Triumph(ant) : "Hector Storms The Wall", "The Glory Of Achilles".
Origin(al) : "Spirit Horse Of The Cherokee".
Spirit(ed) : "Master Of The Wind".

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(1) Scott rejette cette version "officielle" déclarée par le groupe.
= https://manowar.ru/articles/scott-columbus-why-i-left-manowar

(2) Si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture de cet article (anglais) : "Achilles in the age of steel: Greek Myth in modern popular music" - Eleonora Cavallini (2009).
= https://conservation-science.unibo.it/article/view/1746/1127
= https://shorturl.at/4rijS

(3) Quelques approximations historiques dans les paroles. Les Cherokees ne sont pas concernés par la bataille (le massacre) de Wounded Knee. Aucune des figures amérindiennes citées n'est Cherokee (Red Cloud, Sitting Bull et Crazy Horse sont Sioux, Black Hawk est Sauk et Geronimo Apache). Joey s'est-il servi de ses origines Cherokee pour une réflexion plus globale sur les "Native Americans" ? Ça manque en tout cas de précision, il maitrise mieux la Guerre de Troie (héhé).

(4) Robert E. Howard, l'un des pères de l'heroic fantasy et le créateur du personnage de Conan le Barbare.

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   (5 chroniques)



- Joey Demaio (basse)
- Eric Adams (chant)
- David Shankle (guitare)
- Rhino (batterie)


1. Achilles, Agony & Ecstasy In Eight Parts
2. Metal Warriors (brothers Of Metal Part 1)
3. Ride The Dragon
4. Spirit Horse Of The Cherokee
5. Burning
6. The Power Of Thy Sword
7. The Demon's Whip
8. Master Of The Wind



             



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