Tandis que ENSLAVED faisait varier son Black/ Viking Metal vers quelques éléments Prog dans son album "Eld" sorti au tout début de l’année 1997, HADES lui célébrait fort encore, du moins jusqu’à cet album, l’influence de BATHORY. Avec sa production guerrière, "The Dawn Of A Dying Sun" nous montre à voir qu’il aime la puissance et se meut dans un son froid, volontiers grave, et où la basse est nettement perceptible.

Enregistré aux fameux Grieghallen Studios, les Norvégiens de HADES ont décidé de jouer à fond la carte épique et païenne en nous proposant des titres plutôt longs au mid-tempo hypnotique et à l’aura bien dark. Mais ne vous méprenez pas, HADES n’est point atmosphérique mais sanguinaire et belliqueux. Son chanteur bien habité nous livre une pure prestation d’un Black Metal féroce. Ses hurlements et sa scansion nous embarque tout près d’une cohorte d’épouvante où la mort règne et la haine se ressent.

"Alone Walkyng" est un titre dingue déjà composé du temps de la première démo ici bien mieux rééditée, mais dont la genèse est plus ancienne encore. Composé par Jørn Inge Tunsberg du temps où il s’animait avec Kristian Vikernes au sein de OLD FUNERAL (d’ailleurs pour l’anecdote les deux larrons seront condamnés pour incendies d’église en 1992), ce titre pourrait être enseigné dans les écoles pour quiconque souhaiterait faire dans les règles de l’art du Pagan. Tout y est : haine hirsute et agressivité sans faille, ambiances épiques fantasmant le retour des Anciens ou célébrant l’histoire et les épopées, passages acoustiques, et riffs tueurs. Un titre incroyable dont il serait malvenu aux amateurs de dangerosité Black Metal de ne pas connaitre.

Mais l’album ne se résume fort heureusement pas à ce seul titre. Notons que d’autres vont vous ravir les oreilles. Citons le superbe "Pagan Prayer" avec ses chœurs délités dans le ciel orageux tenus par la grisaille des riffs et les martèlements de la batterie, et sa fin toute en beauté au doux son d’un violon et d’une discrète guimbarde. Marquons aussi la plus énergique piste "Crusade Of The Underworld Hordes" avec son jeu de batterie bien mis en avant et son ambiance lugubre et guerroyère. Notons aussi le titre "Awakening Of Kings" – la plus Quorthon-compatible (période "Hammerheart"/"Twilight Of The Gods") – et son pouvoir immersif proéminent.

Un album assez incroyable, brut et crude à la fois, à l’identité forte et marquée. Sacrément Viking dans l’âme, il pourrait rejoindre en partie les aspérités rêches et agressives d’un KAMPFAR de cette époque-là. Avant que les Norvégiens ne se fourvoient dans un Black Metal un peu expérimental mais surtout foutraque dès leur troisième album "Millenium Nocturne" (1999), ils nous livrent avec "The Dawn Of A Dying Sun" une prestation assez exceptionnelle et remarquable.