Alors que le phénomène K-Pop n’est pas prêt de s’éteindre (à moins d’une victoire éclaire de la Corée du Nord, hein), le Metal japonais commence à prendre un nouvel essor, les plateformes de streaming contribuant largement à le rendre plus accessible. RYUJIN nous vient du Pays du Soleil Levant et à l’instar de LOUDNESS sur "Thunder In The East", c’est le drapeau de guerre qui est brandi, sauf qu’ici, c’est de façon métaphorique. Le groupe, qui s’inspire de l’art du Samouraï, arrive le katana entre les dents, épaulé par… Matt Heafy de TRIVIUM. Ça, c’est une surprise et ça, franchement, ça aiguise la curiosité même si nous ne sommes pas particulièrement fan du bonhomme (ce qui est mon cas).

Globalement, RYUJIN est le rejeton d’un gangbang entre CHILDREN OF BODOM, TRIVIUM, HELLOWEEN et DRAGONFORCE. Nous retrouvons une frénésie propre aux combos japonais, parfois un peu désarçonnante, des envolées mélodiques, des parties bien plus rentre-dedans, le tout fait avec un certain équilibre proche du miracle. C’est très bien fait dans l’ensemble, nous sommes souvent pris à contre-pied avec des mélodies changeantes, certains morceaux ayant ce surplus d’agressivité qui donne un charme à l’ensemble ("Gekokujo"). J’avoue pour ma part avoir une faiblesse pour l'approche musicale de "Raijin & Fujin" (ok, ce sont des divinités japonaises, malheureusement, pour moi ils seront toujours le bras droit et le bras très gauche de Seifer dans "Final Fantasy VIII").

Cependant, si l’instrumental est plutôt sympathique, même s’il n’est pas toujours facile d’appréhender les parties qui puisent sur la musique traditionnelle nippone, le chant est le point faible de RYUJIN. Quand l’approche se fait par le growl, c’est plutôt bien fait, sans être plus enthousiasmant que cela, cela reste assez générique. Mais la voix claire manque cruellement de puissance et n’apporte au final pas grand-chose à l’ensemble, la frénésie instrumentale derrière ne l’aidant pas forcément. Il lui manque un truc. Du feeling, de la sérénité peut-être. Mais il n’est pas marquant.

D’ailleurs, sur ce point… Heafy ne s’est pas contenté de produire ce disque, il a également posé sa voix sur trois morceaux. Alors sur un titre, ça va, c’est dans l’ordre des choses, le mec est là, il produit le bousin, on peut lui faire cette fleur. Deux fois, ça commence à devenir relou et à la troisième fois, on en vient à se demander si RYUJIN est son side-project. Un peu envahissant le mec, quoi. Surtout que ses interventions n’apportent franchement pas grand-chose, voire rien aux compositions sur lesquelles il apparaît. Un coup dans l’eau en somme.

Après, nous sommes face à un bon, voire très bon disque, abordable pour un bon nombre de personnes. Le groupe est assurément à suivre car il semble avoir une certaine marge de progression. Il reste à voir ce qu’il en fera.

Note réelle : 3,5/5.