En 1995, ANTHRAX donnait un successeur à son terrible "Sound Of White Noise". Les petits plats ont été mis dans les grands encore une fois. La pochette est signée Storm Thorgerson (et Bruce Dickinson dira par la suite qu’elle aurait dû être celle de "Balls To Picasso", mais qu’il n’avait pas eu les moyens de se l’offrir), le son est énorme et surtout le groupe se permet de ne pas ressortir le même disque. "Stomp 442", en gros, c’est du Groove Metal bien mâtiné de son Hardcore et ça le fait. Passez-vous à la suite "Random Acts Of Senseless Violence" et "Fueled" pour vous faire une idée.

Malheureusement, il s’agit également des deux meilleurs morceaux de l’album. "Stomp 442" n’est pas mauvais pour autant, mais c’est certainement l’un, voire l’album le plus rectiligne d’ANTHRAX. Il suit une ligne directrice et s’en accommode très bien, ne faisant une véritable entorse que sur "Bare", le dernier titre. Entre le début et la fin ? Une série de taloches qui font mal là où on se les prend. Et petite nouveauté, Dan Spitz est parti et Charlie Benante en prend pas mal de soli à sa charge. On a presque envie de dire qu’il se débrouille mieux que son ancien guitariste lead, mais on va éviter de le faire pour ne pas trop énerver les gens.

D’autres guitaristes sont invités à poser leur patte durant les soli, comme Dimebag Darrel ainsi que Paul Crook que l’on connait surtout pour ses travaux avec MEAT LOAF. Aussi, il est dommage que ce disque soit l’un des plus homogènes, des plus figé dans un style des New Yorkais vu qu’enfin ils ont du répondant au niveau guitare pour cet exercice délicat qu’est le solo. Quant à John Bush, il s’éclate. Le mec a du coffre, il impressionne toujours autant derrière un micro, même si l’effet de surprise est retombé et que les vieux fans peuvent vraiment se plaindre qu’il n’est pas fun dans ses textes, ou que le groupe ne Mosh plus depuis qu’il est là.

Et sur "Bare", nous le trouvons plus posé. Il faut dire que sur une bonne partie de la chanson, ANTHRAX s’engage sur la voix de la ballade, un peu Bluesy, un peu Grunge et Bush livre là encore une bonne prestation. Le final reprend le style général de l’album, mais ce titre n’est pas à négliger, après un "Drop The Ball" et un "Tester" un peu plus anecdotiques. La basse est toujours aussi monstrueuse, Benante est un assassin derrière les fûts, Ian est toujours aussi chirurgical dans ses riffs. Tous les ingrédients sont finalement en place pour un bon album d’ANTHRAX. Ça et les racines Hardcore qui ressortent indéniablement.