Je n'ose imaginer l’ire du public lorsque METALLICA a assumé publiquement de sortir un EP des chutes de "Death Magnetic". Cela fait désormais des années que le courant instable des Horsemen entre Heavy-Hard-Thrash(-Neo ?) désarçonne, "DM" n'ayant rien arrangé en cela, et pour lequel le public lui réserva donc un accueil unilatéral (dans le bon comme dans le mauvais sens). Et ce n'est accessoirement pas la première fois qu'on a le droit après quelques temps à une galette de titres additionnels ayant été relégués en première instance, sorte de loser bracket de la dernière chance, n'est-ce-pas "Reload" ? Allez, on va dire que la pilule passe mieux en EP, au pire le prix lui aussi est discount.

En ce qui me concerne, ayant apprécié l'album qui aurait pu les voir paraître, ces quatre petits titres ne déméritent pas tant que ça. Ils sont -of course- trop longuets et pas révolutionnaires pour un kopeck, mais la critique s'arrête là car James and Co. nous ont habitués (et récidiveront) à bien plus médiocre, donc pourquoi tant de haine ?

Alors oui, dans "Hate Train" comme son nom l'indique, James nous explique que la haine est un train, la rage une flamme, la colère un nom, et que la vie c'est une boîte de chocolats (je déconne, celle-ci je l'ai inventée). Oui, le refrain de "Just A Bullet Away" ne trouve pas son rythme et frôle l’embarras. Et enfin, oui, Hammett imite le pin-pon de la sirène des pompiers sur le solo de "Hate Train", toujours là à se faire remarquer pour les mauvaises raisons celui-là.

En réalité, tout dépend de la façon dont vous abordez cette galette. Soit "Death Magnetic" vous a déçu de base et vous vous dites qu'il a fallu plus de trois ans pour sortir du congélo quatre chansons au rebut en vue de vous faire patienter (et vous ne saviez pas encore qu'il allait encore falloir attendre plus du double), soit vous aviez conscience que METALLICA prenait quoi qu’il arrive tout son temps, et vous ne vous attendiez à rien, donc tout est bon à prendre.

En tout pragmatisme, il s’agit plus d’une extension de "DM" que de la corbeille de Windows qu’on aurait oublié de vider. A tel point qu’il n’aurait pas été incongru de substituer "Broken, Beat And Scarred" avec "Rebel Of Babylon" et au choix "That Was Just Your Life" ou "The End Of The Line" avec "Hell And Back". Ouaip, je pense même que ces choix auraient pu faire basculer mon 3,5 en solide 4 sur l’album à la pochette dépeignant une foufounette. Mais bon, je pinaille.

Un EP dispensable, mais pas désagréable. On ne va pas pousser non plus.

Morceau préféré : "Hell And Back".