Bon vous avez vu la note ? Est-il besoin d'en dire davantage ? Si je me suis lassé des Lives de MAIDEN, pas toujours bien exécutés, mal harmonisés et relativement redondants (surtout avec une telle carrière), le passage d'HELLOWEEN de cinq à sept musiciens a donné lieu à un retour aussi triomphal qu'attendu par les fans des Anglais en 2000… à ceci près que la deuxième carrière d'HELLOWEEN a été florissante et que ses fans ont dû attendre vingt-cinq ans pour voir revenir le fils prodigue Michael Kiske et quasi trente pour le fondateur d'un genre tout entier (rigolo de constater que Kai a quitté ses comparses à peu près au moment où Adrian Smith mettait les bouts).

Tout ça pour dire que le roboratif "United Alive" a entériné une réunion qui n'avait pas de garantie de durer quand bien même ses membres enchaînaient les signaux positifs. Mais un album plus tard et un second en route, entrecoupé d'une nouvelle tournée et d'un Live immortalisant sa première venue au mythique Budokan, HELLOWEEN semble remonté à bloc. Et cette sortie est intéressante pour cela, même si je développerai dans la chronique du Blu-Ray ces aspects nettement plus perceptibles.

L'ambiance est clairement là, et les vannes fusent (non mais Deris et Kiske qui se présentent en français c'est désopilant), avec un ping-pong bien plus spontané (voire parfois limite bordélique à certains égards), et surtout le groupe nous gâte en nous déterrant des titres qu'il n'avait pas joué sur sa précédente tournée ; au hasard "Save Us" fait carrément plaisir et Michi chante le pont depuis la même stratosphère qu'en 1988. Idem pour le medley de Kai, qui hormis "Ride The Sky" et "Heavy Metal (Is The Law)" opère une révolution de palais significative. Et bon sang que le bougre est en voix. D'une manière générale, le guitariste le plus dangereusement Rock N'Roll d'HELLOWEEN a plus de place, tant dans les interventions que dans la performance vocale.

Les titres du nouvel album passent très bien le cap de la scène, et commencer le concert par "Skyfall" est déjà un manifeste en soi. La communion est totale entre les musiciens et avec le public. Les trois chanteurs se partagent le job avec chacun leur personnalité, ce qui donne du caractère et du relief aux compositions. Andi Deris, avec son "Mass Pollution" a un nouveau morceau idéal pour se mettre le public en poche et "Best Time" est un parfait titre Happy Metal qui met une nouvelle fois bien en valeur les trois ténors, faisant particulièrement briller Michael Kiske.

En quelque sorte, après quelques années de tournée et un album, chacun a enfin retrouvé son espace de jeu et HELLOWEEN en live ressemble à certains égards à celui que l'on a connu avant la reformation (comme sur son excellent "Live On 3 Continents"), un groupe qui a à cœur d'emporter l'adhésion du public, qui défend ses dernières compositions (quitte à laisser des trésors au placard, "Future World" retrouvant sa place en cours de set comme c'était de coutume), et qui s'amuse sur scène. Sur "Live At Budokan" en réécoutant des classiques vous écouterez des arrangements revus, des fins de morceaux différentes et même des répartitions vocales différentes.

Très bon complément à 'United Alive In Madrid", "Live At Budokan" est encore plus un successeur des Lives "classiques" du groupe, ne faisant pas office de best-of quand bien même vu la qualité proposée ça y ressemble quand même beaucoup. Et contrairement au précédent enregistrement live, c'est exactement le même concert qui est disponible sur le double CD et sur le Blu-Ray, que j'aurais tendance à vous recommander encore plus chaudement d'ailleurs, quand bien même Reigning Phoenix Music, le nouveau label des Hambourgeois, ne s'est pas foulé sur le packaging.