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2024 1 Spell Piercings

GONEMAGE - Spell Piercings (2024)
Par ANIMA le 18 Juin 2024          Consultée 865 fois

Pensive, je regarde l’objet à travers la vitre d’observation. Découverte à la fin des années 90 dans la main d’un ado retrouvé mort décapité dans sa chambre quelque part dans une banlieue américaine, la cassette a très vite trouvé son chemin vers les entrepôts de l’agence. Et ce n’est que maintenant, un quart de siècle plus tard que les tests avec sujets humains ont été autorisés. Mon regard se porte sur le dossier posé sur le bureau à côté de moi, tout ce qu’on sait sur l’objet. Toutes les analyses possibles ont confirmé l’aspect banal de la chose, une simple cassette audio d’époque, zéro anomalie. Les recherches sur ses origines n’ont fourni qu’un pseudonyme : Galimgim, personne qui correspondait avec la victime sur l’Internet naissant. Aujourd’hui nous l’avons remonté jusqu’à Garry Brent, musicien derrière plusieurs projets musicaux dont HOMESKIN et MEMORRHAGE mais sa mise sous surveillance n’a rien donné de plus probant. Quant aux premiers tests avec sujet humain, sur cinq sujets ayant écoutés la cassette à l’aide de divers appareils, un s’est retrouvé sectionné en deux verticalement, un autre s’est embrasé, un a perdu un bras mais a survécu et deux s’en sont sortis avec quelques blessures superficielles.

Une certaine nervosité prend possession de moi alors que je m’apprête à entrer dans la salle de test. Je suis la première agente qualifiée du bureau à expérimenter l’objet, ce qui est tout naturel étant donnée mes succès récents avec d’autres objets de type musicaux. Mais il y a toujours cette appréhension quand je m’apprête à rentrer en contact avec ces anomalies. Allez, on respire un bon coup, on prend le walkman posé sur le bureau de la salle d’observation, et on entre. Dans la salle de test se trouve déjà le docteur Kol qui prépare tout ce qu’il faut si les choses tournent mal : trousse de secours, extincteur, anesthésiant, arme à feu… Je m’installe sur une chaise posée au milieu de la pièce et attends qu’un technicien de la salle d’observation allume les appareils d’enregistrement et me donne le feu vert. Une fois bon, je me lance.
« Agent Anima, premier test de l’objet K7-9942. »

Dire que la musique sortant de la cassette est surprenante serait un euphémisme. Une entrée en matière sur fond d’Électro qui explose sur un Neo-Metal mélangeant une section rythmique à la KORN et un riffing à la SLIPKNOT, jusqu’ici c’est du classique pour l’époque, mais l’originalité vient d’une production très crue et d’un chant qui va beaucoup plus chercher dans le Black Metal, la surprise continue sur la dernière partie du morceau qui vire sur du Hip-Hop halluciné avec une instru Chiptune et du tremolo picking Black. Si la musique m’est particulièrement plaisante, la cassette me rappelle à sa condition d’anomalie : l’étrange poupée de clown dessinée dessus s’anime vers la fin du morceau et s’en extirpe pour flotter devant moi et me fixer avec un regard moqueur. Le docteur Kol semble ne rien voir. La créature lâche un ricanement et subitement, la réalité autour de moi se déforme. La musique elle continue en s’alourdissant, mettant ses rythmiques Hip-Hop en avant, le morceau me rappelle énormément "Children Of The Korn" de KORN dans sa manière de faire. Les murs propres et lisses deviennent sales et craquelés, des morceaux tombent sur un sol devenu de pierre brute, dévoilant plus de roche derrière, les plafonniers s’enflamment en se changeant en torche et la chaise sur laquelle je suis assise disparaît, je me retrouve le cul par terre.

Alors au sol, un réflexe purement instinctif me fait éviter une mort certaine. À quelques centimètres à peine de ma tête se plante la lame aiguisée d’une hache. J’ai à peine le temps de me relever que je vois la poupée soulever une deuxième hache beaucoup trop grosse pour elle et la lancer dans ma direction. Je ne réfléchis pas et me mets à courir, la salle de test de l’agence a laissé place à ce tunnel caverneux éclairé par des torches et des chandeliers. Derrière moi, la poupée me poursuit, hurlant tandis que la musique joue toujours, part dans un style beaucoup plus extrême et devient de plus en plus urgente. Je me concentre sur elle pour ne pas céder à la panique, je décèle du DEFTONES dans le troisième morceau, de courts apaisements avec chant clair et guitares lancinantes. Quant au quatrième, on est sur un KORN extrême et corrompu.

Je suis totalement désorientée dans ce tunnel, les embranchements se succèdent, mon poursuivant ne me laisse aucune seconde pour assimiler le chemin que j’emprunte et la musique se fait de plus en plus pressante. Quelques notes de musiques de cirque retentissent alors et tandis que la musique reprends et que la poupée hurle de plus belle ses paroles incohérentes, le tunnel semble se corrompre, des plaques métalliques rouillées apparaissent sur les parois, des torches sont remplacées par des écran de télé affichant de la neige, le sol devient boueux pour ensuite être en béton, des marches montantes et descendantes sans raison tentent de me faire chuter, les embranchements sont démultipliés à en perdre la raison.

Soudain, la musique se calme et je me retrouve dans un cul de sac, alors que je me retourne pour faire face à la poupée, je me rends compte qu’elle a pris une taille grotesque dans mon dos, au point de bloquer totalement le passage. Les murs sont recouverts d’écrans de télé qui cessent de montrer de la neige pour montrer des épisodes de vieille série, alors que j’entends moult dialogues sans rapport entre eux par-dessus un beat Électro / Hip-Hop, la poupée me fixe avec un rictus terrifiant. Les écrans de télé montrent toujours des séries, sauf que dans chacune, j’aperçois la poupée y faire apparition. La musique s’emballe à nouveau et j’assiste, horrifiée, à différents massacres commis par la poupée, un chant féminin fait irruption alors que je suis focalisée sur l’image d’une victime hurlant pendant qu’elle se fait déchirer l’estomac par les crocs du jouet. Les minutes semblent des heures, j’assiste à toute cette horreur et je suis à deux doigts de vomir mes tripes devant tous ces meurtres. Soudain, par-dessus la musique et les cris, un bruit métallique résonne à mes pieds, un couteau de cuisine se trouve là. La poupée me fixe toujours avec son rictus, j’y imagine un air de défi « allez vas-y, affronte-moi ». Je ne réfléchis pas, je ramasse le couteau et me jette sur elle. Je la poignarde frénétiquement, chaque coup de couteau en rythme avec les riffs de guitares, un geyser de sang sort de son corps. Le septième morceau s’alourdit, je me sens lourde, poisseuse, le couteau m’échappe des mains et je contemple mon œuvre, le corps de la poupée est mutilé de toute part, le sang coule de son corps par litres mais elle n’a pas bougé d’un poil, pire encore, elle ricane et soudain, la musique s’arrête.

« J’espère que tu t’es amusée ».

Après cette seule parole compréhensible, elle s’effondre au sol, le Neo Metal laisse place à de la Chiptune victorieuse et tout devient noir, une sensation désagréable, nauséeuse me prend à la gorge et soudain je rouvre les yeux, je suis assise dans la salle de test, couverte de sang. J’arrache le casque audio de mes oreilles plus que je ne le retire, désorientée et nauséeuse, je me lève pour tomber à genou et vomir sur le sol lisse et stérile. Le docteur Kol s’approche avec une serviette et commence à m’examiner pour s’assurer que tout va bien. J’en suis sorti sans mal, il me faudrait probablement un passage chez un des psys de l’Agence mais j’ai survécu. Alors que des employés entrent pour remettre l’objet dans sa boite de confinement, je sors, toujours couverte de sang, pour aller vers les vestiaires, me changer et me doucher. Mon rapport se forme dans mon esprit et une petite note s’y ajoute d’elle-même : il faudrait essayer d’enregistrer l’album sur la cassette pour l’écouter sans risquer de mourir, j’aimerais bien l’écouter à tête reposée.

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- Galimgim (tout)


1. Crawlspace
2. Bouncing Scroll
3. Screambled
4. Sliced In The Chamber
5. C U
6. Tattered Cloak
7. Cave Of Trials
8. Spell Piercings



             



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