L’exercice de la kro-express à contre-emploi peut s’avérer très périlleux… pour celui qui attribue le disque à chroniquer ! Très honnêtement, je ne connaissais pas GALLOWS avant que Monsieur Kol ne me désigne pour examiner “Grey Britain” de plus près. Et ce, malgré la présence au micro du désormais très connu Frank Carter, bien plus célèbre pour ses concerts incessants avec ses RATTLESNAKES qu’il ne l'était à l’heure de son premier combo. L’homme est devenu une figure tellement importante de l’héritage Punk britannique qu’il a repris le poste de chanteur des SEX PISTOLS pour leur tournée de reformation cet été !

Chose dont cependant Kol ne se rendait pas forcément compte, c’est que bien que n'étant pas fan de TOUTE la scène Hardcore, aussi vaste que l’Empire Britannique à son apogée, j’ai quand même une grande affection pour cet héritier très direct du Punk. Et en parfait représentant de cet héritage, le très énervé GALLOWS avait finalement tout pour me plaire. J’ai la réputation sur NIME d'avoir une palette de goûts élargie, et viser juste n'était pas simple pour qui veut me prendre à défaut, donc j’aimerais simplement dire “bonne chance” au prochain chroniqueur qui tirera au sort mon nom !!

“Grey Britain”, en ce qui me concerne, est un disque bien bonnard. Je pourrais m’arrêter là en guise de pied de nez mais je vais tout de même expliquer pourquoi cet album est autant à mon goût. Déjà, parce qu’en dépit du fait que je sois connu pour mon amour du Pop Punk tendance Emo, avec toutes ses préoccupations adolescentes, j’aime beaucoup quand Punk, Hardcore & Co savent rester contestataires. Or, contestataire, GALLOWS l’est sacrément sur cette galette. Et ça ne tient pas qu’à cette pochette où Rose Tudor et Union Jack virent au deuil, à l’unisson du titre de l’ouvrage, qui dépeint une Grande-Bretagne plus grise que grise.

Rien à voir avec le climat de la Perfide Albion : GALLOWS vitupère ici contre tout ce que le Royaume-Uni a de sclérosé, de puritain, d’antisocial… Et le fait sur une musique à la fois agressive et accrocheuse. Comme le font les plus grandes œuvres de Punk Hardcore au final. On tape du pied et on remue allègrement sur “London Is The Reason” qui réveille Londres bien plus subitement que Dutronc n’éveillait Paris jadis. C'est certes moins poétique mais ça met une sacrée patate. À moi comme à l’establishment. Mélodique à souhait et avec quelques leads marqués Metal, ce titre est un modèle parfait pour la suite directe. “Leeches” et “Black Eyes” sont à l’avenant.

Une influence Metal qui voit même le groupe revêtir un habit Metalcore très seyant sur l’excellent “The Riverbed” et un “The Great Forgiver” pas piqué des hannetons. GALLOWS a même le chic pour sortir certains tubes de son chapeau, comme ça, sans crier gare. Comme ce “Death Voices” et son refrain boosté aux gang vocals hyper roboratifs. Je ne sais même pas pourquoi je m’emmerde à citer autant de morceaux de cet album tant il aligne les tueries, dont l’effet est maximisé justement parce qu'elles sont alignées. À ceux qui disent encore que le Punk est mort à la fin des 70s, je leur ris au nez et les invite à écouter “Grey Britain”. En 2009, GALLOWS était tout sauf un cadavre.