Lorsqu’il est interrogé sur le sujet, Vince Neil avoue ne pas être chaud à l’idée de sortir un nouvel album de MÖTLEY CRÜE, mais que les formats courts, qui sont le reflet de la consommation musicale de l’époque, lui conviennent mieux. C’est ainsi que l’on se retrouve avec un single comme "Dogs Of War" et son clip euh… Enfin, Vince ne s’était plus vu aussi mince depuis 1989. Cependant, quand on choisit de s’exprimer de la sorte, il faut être certain de son coup, le droit à l’erreur est quasiment de zéro. Il convient de marquer les esprits pour espérer exister, pour que l’on ne passe pas rapidement à autre chose. La, la durée de vie du bousin s’étiole grandement à mesure que les jours passent.

Ce qui donne du cachet à ce single, c’est le nom du groupe : MÖTLEY CRÜE. Une légende des ’80, qui se voit ici accompagné par John 5 à la guitare en lieu et place de Mick Mars. Cependant, plutôt que de se risquer à faire comme pour l’album de 1994 qui voyait la formation emprunter une voie nettement plus sombre, elle va se fondre dans un style proche de ce qu’elle proposait sur "Saints Of Los Angeles", la fraîcheur en moins et quelques motifs Indus en plus (ça, c’est pour la touche moderne vantée par les musiciens), certainement la touche de John 5. Quand Vince commence à chanter, nous sommes propulsés 20 ans en arrière.

En réalité, "Dogs Of War" est un titre banal. Vaguement plaisant, mais un peu inutile en l’état. Perdu dans un album, personne ne le remarquerait. S’il s’agit d’une volonté de faire de la musique avec John 5, le résultat est même pitoyable. Mick Mars aurait pu le faire. Sans soucis. Et il aurait peut-être apporté une agressivité différente, la dynamique aurait peut-être été plus à son avantage avec lui. Après tout, il a collaboré avec Sixx pendant des décennies, il connait très bien la façon de composer du bassiste et la façon de faire sonner les chansons au mieux. Là, ce n’était pas John 5, ça ne changerait pas grand-chose, même son solo est relativement banal.

Bref, MÖTLEY CRÜE tente de casser la baraque avec un titre franchement moyen, qui fait le job sur scène, mais qui ne rivalise en aucun cas avec le classique le plus mineur du groupe. C’est tellement too much que je pense que les musiciens eux-mêmes ne se rendent pas compte que, quelque part, ils se foutent quand même un peu de la gueule du monde. Enfin, je veux dire, ils nous balançaient ça en 1989, mais les groupies prétextaient un mal de crâne pour ne pas passer la nuit avec eux. Sur ce, je m’en retourne écouter "Dr Feelgood" justement, puisque j’ai évoqué deux fois l’année 1989.

Bref, un 2/5 extrêmement généreux.