Dans le cadre de l’exercice de la « Kro-X à contre-emploi » Wën a été plutôt clément avec moi avec ce disque de Doom/Death des Irlandais de MOURNING BELOVETH (formation fondée en 1992 et qui aura quand même mis le temps pour sortir son premier disque - près de 10 ans en fait). Car "Rust & Bone" reste un disque plutôt accessible dans l’ensemble avec de très longs passages lancinants et plutôt mélodiques. J’aurais eu un peu plus de mal à l’écoute d’un disque de Funeral Doom par exemple. Car même si je ne suis pas un grand aficionado du Doom/Death, j’ai déjà eu par le passé des groupes lorgnant vers le style occuper ma platine. Je pourrais sans hésitation citer des groupes tels que SWALLOW THE SUN, ANATHEMA (époque "Serenades") ou bien encore les Anglais de MY DYING BRIDE dont je suis fan (et plus particulièrement de "The Angel And The Dark River" dont le chant plaintif et lancinant et quasiment plus Death de notre ami Aaron Stainthorpe fait vraiment son effet… Ambiance, ambiance).

Alors MOURNING BELOVETH... ne m’irrite pas le moins du monde avec ce disque de 38 minutes légèrement bancal puisqu’il ne se compose que de trois vrais titres alors que deux jolis interludes calmes viennent tout juste apporter un zeste de diversité (d'ailleurs, on aurait pu être en présence ici d’un EP). MOURNING BELOVETH nous emmène bien évidemment sur des contrées plutôt Death et notamment sur les deux titres longs comme mon bras (respectivement 16 min et 11 min) que sont "Godether", composition plutôt bien architecturée alternant rythme lent et lancinant, un poil répétitive cela dit (les riffs se comptent sur les doigts d’une seule main), mais également passages tout en brutalité comme le démontrent si bien les dernières minutes fulgurantes du morceau (le groupe semble passé soudainement du côté obscur avec cette violence incroyable assénée mais avec un manque de finesse évident) et "The Mantle Tomb" lancinant à souhait lui aussi, aux tonalités tristes bien évidemment avec le growl de l’ami Darren Moore. Un chant extrême, au growl un tantinet éloigné parfois mais profond, hurlant également, mais qui laisse fort heureusement place aussi aux vocalises claires et particulièrement intéressantes du guitariste Frank Brennan (un peu de majestuosité comme sur le début de "Godether" ne fait décidément pas de mal et apporte une touche salvatrice contrastant ainsi avec le growl sans réelle variété de Darren Moore). Aussi, ces vocalistes claires apportent réellement un certain charme aux compositions (sur "The Mantle Tomb"), on peut nettement s’en apercevoir d’ailleurs sur "A Terrible Beauty Is Born" acoustique et quelque peu Folk sur les bords (la batterie est d’ailleurs bien mise en avant ici), composition qui termine calmement l’album avec beaucoup moins de brutalité et de violence lesquelles étaient plus que palpables sur "Godether" et "The Mantle Bomb", ce qui n’est franchement pas pour me déplaire. Jolie composition au final même si là aussi on soulignera une certaine répétitivité sur ses 7 minutes.

Ce "Rust & Bone", bien que bancal dans son ossature, est un disque très honnête au final avec deux très longues compositions plutôt bien structurées mais qui malheureusement n’apportent pas suffisamment de variété même si on distingue par exemple sur "Godether" plusieurs « parties » distinctes. Personnellement, la musique des Irlandais ne m'a pas transporté plus que cela ici (pas comme celle d’un MY DYING BRIDE par exemple), certes elle remplit le cahier des charges d'un Doom/Death standard mais n’apporte que trop peu d’eau au moulin. Merci quand même pour la découverte Wën.

Note : 3/5.

Morceau préféré : "A Terrible Beauty Is Born".