"Reinventing The Steel" est une purge sans nom, qui n’aurait jamais dû voir le jour, une insulte à la mémoire de PANTERA, bien plus encore que la récente « reformation » avec Zakk Wylde et Charlie Benante. Non, parce que j’entends beaucoup grincer devant cette réunion récente autour de Rex et d’Anselmo, ce que je peux comprendre, mais en revanche pas un mot au sujet de ce dernier album testament, franchement honteux.

J’ai réessayé, en vue de cette chronique, de réécouter cet ultime effort studio afin de lui donner une seconde chance après l’avoir déjà allègrement conchié lors de sa sortie, quatre ans après le magnifique "Great Southern Trendkill", mais rien n’y fait. C’est plat, vide, brutal pour rien ("Death Rattle"). Et surtout le Groove a totalement disparu. Où sont passées les rythmiques en béton de "Vulgar Display Of Power" ? Même les riffs sont d’un creux… Et les faire tourner en boucle ("Goddamn Electric") n’est sans doute pas l’idée du siècle. Il ne suffit pas de coller un Flanger en ouverture comme à la belle époque, où de laisser Dime s’éclater sur quelques soli pour convoquer la gloire passée. Comme quoi, même en reprenant les mêmes ingrédients, on peut foirer sa recette quand le cœur n’y est pas.

L’opus donne du grain à moudre à tous les détracteurs des Texans, sans direction ni mélodie. A l’évidence, la formation n’en est plus une depuis quelques temps déjà : Terry Date s’est barré des consoles, laissant les frangins œuvrer sur une production sans saveur, Phil est plus motivé par DOWN ou SUPERJOINT RITUAL quand le reste des zikos s’essaie au crossover Country Metal avec REBEL MEETS REBEL. Il n’y a guère que le chanteur, par ailleurs toujours aussi incisif derrière le micro, pour trouver ce disque excellent (c’est même, parait-il, son préféré…). Même l’artwork est infâme et fait sans doute partie des plus vilains jamais conçu sur la planète Metôl.

Bref, il n’y a pas grand-chose à sauver ici. Le temps n’aura pas fait son œuvre de réhabilitation. L’histoire s’achèvera avec pertes et fracas, à grand coups d’invectives balancées dans la presse d’alors, chaque clan, à l’exception de Rex au milieu de la bataille, se démenant avec ses addictions respectives avant un split inévitable en 2003 et le drame de 2004.