À l’époque où l’on découvrait du nouveau son essentiellement via des potes plus calés que nous, les sources d’exploration musicales étaient plus restreintes que de nos jours. On chie souvent, à juste titre sur les plateformes de streaming qui ne rémunèrent pas assez les artistes, mais il faut bien reconnaître que celles-ci, ainsi que les réseaux sociaux, permettent néanmoins à de nouveaux groupes d’émerger plus facilement et à nous, pauvres profanes, de contempler un océan infini de pépites potentielles à nous coller dans les esgourdes. Quand j’étais ado, il y avait donc mon gars sûr, Gillou, mais aussi "Headbangers Ball", ou "la couille du métalleux" dans notre belle langue de Molière (ça sonne mieux que notre "belle langue d’Aya NAKAMURA", avouez). Show hebdomadaire sur MTV, Vanessa Warwick nous introduisant à toutes les variations Metal du moment, y compris les scènes les plus extrêmes. J’y ai ainsi découvert CARCASS ou NAPALM DEATH, inimaginable de nos jours...

Toutes mes excuses pour cette longue introduction somme toute bien égocentrée, et surtout pour le moment "Voici / Gala" qui va suivre, mais il me paraît important de recontextualiser cette année 1991, et la sortie de "Soul Destruction", second LP studio des Ecossais de The ALMIGHTY, gang de Glascow fondé par le prince charmant de la dite Vanessa, Ricky Warwick. Et The ALMIGHTY dans les années 90, ben ça poutrait sévèrement. Alors pas tout de suite, mais la suite de la discographie révélera de bonnes tueries. Et comme Fredouille procrastine à la pondre, je me permets ce petit poke discret et subtil, comme à mon habitude.

Quant à cet effort sophomore, ma foi, c’est pas mal du tout : un Hard-Rock académique bien branlé et énergique, qui se situe musicalement entre SKID ROW, The CULT et MOTÖRHEAD en effet. Sans chichi, ni flonflon, Ricky fait taire tous ses tracteurs qui l’estiment pistonné, nous balançant près d’une heure de musique un brin datée tout comme la production, mais agréable, comportant même quelques pistes assez mémorables, telles "Crucify", "Free ‘N’ Easy", la joli ballade quasi acoustique "Little Lost Sometimes", "Loaded" ou encore "Devil’s Toy". Rien de transcendant, mais un disque un peu oublié dans une ère qui foisonnait de réussites Hard-Rock tant et si bien qu’on ne savait plus où donner des feuilles, malgré nos ressources exploratoires limitées.

Le groupe fera bien mieux par la suite, mais cela reste une autre histoire, et il appartient à l'incontournable Fredouille de vous la raconter plus en détail.