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MANOWAR - Sign Of The Hammer (1984)
Par FREDIAN le 14 Novembre 2024          Consultée 152 fois

1984. MANOWAR atteint son acmé. Trois mois après l'Angleterre, c'est Thor (dont le marteau orne une pochette étrangement sobre (1)) qui est mis à l'honneur. La musique du groupe n'a jamais été aussi percutante ("Thor"), aussi dévastatrice ("The Oath"), aussi belle ("Mountains"), aussi sauvage ("Animals") et aussi grandiloquente ("Guyana"). Les hymnes s'enchainent tels des Valkyries conduisant les hommes de guerre directement en Asgard. Seule ombre au tableau, le traditionnel solo de basse de Joey DeMaio. "Thunderpick" déboule dans le vide ; ça accroche, ça manque de fluidité et d'écriture. Je ne condamne pas l'idée malgré un certain narcissisme (l'égo c'est moteur mais il faut savoir le doser) car ça aurait pu faire une vraie belle intro à "Guyana" mais pour cela il aurait fallu outrepasser la démonstration et composer un morceau qui serait monté en tension jusqu'aux premières notes du "Cult Of The Damned" (Joey aurait d'ailleurs pu jouer ou a minima y introduire le côté sombre et tragique de ce final dantesque).

1984. MANOWAR n'oublie pas ses racines Rock'N'Roll et ouvre son quatrième opus par deux brûlots Hard Rock qui dépotent. On sent que le groupe s'amuse, notamment sur un "Animals" endiablé. Les paroles y sont basic sex & rock'n'roll mais ne tombent pas dans la surenchère et se permettent même un clin d'œil à leur maison de disque, 10 Records ("All Men Play On 10"). L'album décolle véritablement avec la troisième piste qui verra s'enchainer les hymnes épiques et/ou guerriers jusqu'au bout ("Thunderpick" excepté"). "Thor" c'est toute la grandeur minimaliste de MANOWAR. La rythmique accompagne les lignes de chant entrainantes d'Eric qui se voit épauler de chœurs sur le refrain. Ce n'est pas grand chose mais tout est juste. C'est simple, efficace, puissant. Le solo, sans être exceptionnel vient casser le rythme et dynamiter le Heavy "massue" du morceau. Les lignes de chant, c'est la clé. L'une des clés en tout cas. La différence entre le MANOWAR "flamboyant" des cinq premiers albums et celui, plus terne, d'après. Inspirées, mélodieuses, elles invitent à accompagner Eric sur pratiquement la totalité du disque. Parmi les moments forts, citons les couplets de "Thor", le pré-refrain de "The Oath", les refrains de "Sign Of The Hammer" et "Guyana", l'entièreté de "Mountains".

1984. MANOWAR sait aussi faire preuve de subtilité, même dans les paroles ("Guyana" évoque le suicide collectif de Jonestown, plus de neuf cent membres de la secte du Temple du Peuple y décèdent, et questionne la manipulation, l'abus de faiblesse et le despotisme de leur leader), en apportant beaucoup de nuances à sa musique. Évidemment je pense au monument qu'est "Mountains" et son tempo lent, son côté à la fois Heavy et aérien et son solo au service de l'ambiance majestueuse et imposante qu'il dépeint (la montagne comme allégorie du dépassement de soi, LA thématique number 1 des Américains), ainsi qu'à l'epic final, qui devient une véritable signature du groupe, maniant la tension et la dramaturgie de l'histoire qu'il relate avec une grande musicalité, notamment, à nouveau, par le chant d'Eric dont l'intensité est un vrai miroir aux textes qu'il supporte.

1984 est une année énorme pour le Heavy Metal. JUDAS, MAIDEN, SCORPIONS, DIO, MERCYFUL FATE, WASP, MALMSTEEN, QUEENSRYCHE, SAVATAGE, EUROPE, PRETTY MAIDS, TWISTED SISTER, WARLORD, SORTILEGE, CIRITH UNGOL, TOKYO BLADE… Et je n'évoque même pas le Hard Rock, le Thrash, le "proto" Black ni le Doom. Bref, une année glorieuse pour le Metal et MANOWAR y contribua avec, tout simplement, ses deux meilleurs albums. Every band plays, 1984 kills!.


Note : 4,5/5 descendu à 4 ("Thunderpick").

Épiques : "Thor", "Guyana".
Lumineux : "Mountains".
Furieux : "The Oath".

_
(1) Pochette qui a pu, par son esthétique colorimétrique et géométrique, déranger certains y voyant allusion à de sombres régimes des années 30-40. Si on recontextualise cet artwork, coupons court au doute derechef. Provoc' "bon marché" de la maison de disques, qui en est a priori responsable ? Peut être... Mais, pour la petite histoire, c'est Paul Clark, leur "road manager" de l'époque, qui suggéra le premier au groupe de "créer" un geste de ralliement qui identifierait chaque fan de MANOWAR immédiatement. C'est ainsi que naquit sur scène le fameux "sign of the hammer", bras coudés en l'air, le poignet gauche agrippant le droit, fermé. Pour "officialiser" la chose, l'album en préparation et sa pochette rendraient hommage à ce marteau Thorifère.

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   (5 chroniques)



- Joey Demaio (basse)
- Eric Adams (chant)
- Ross The Boss (guitare, claviers)
- Scott Colombus (batterie)


1. All Men Play On Ten
2. Animals
3. Thor (the Powerhead)
4. Mountains
5. Sign Of The Hammer
6. The Oath
7. Thunderpick
8. Guyana (cult Of The Damned)



             



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